Tiken Jah Fakoly : Dernier Appel
Par NFK
Artiste : Tiken Jah Fakoly
Album : Dernier Appel
Année : 2004
Je ne suis pas une inconditionnelle du reggae, cette musique née en Jamaïque à la fin des années 1960, savant mélange entre une structure rythmique très marquée, une guitare, une caisse claire, une caisse synchronisée et la basse. Popularisée par Bob Marley, considéré comme étant le Pape du reggae, le reggae constituera la musique de référence pour dénoncer les inexactions et les injustices de notre monde, de même que les exortations à l’amour et à la tolérance.
En Afrique aussi, l’on a quantité de reggaemen talentueux, parmi lesquels Lucky Dube, Takana Zion, Alpha Blondy, ou encore Tiken Jah Fakoly… Alpha Blondy, le précurseur dans le domaine en Afrique avec des textes engagés, osant critiquer ouvertement nos dirigeants véreux, et ce sans la moindre peur. En atteste sa brillante chanson dédiée à Norbert Zongo, journaliste d’investigation burkinabé assassiné au Burkina Faso.
À côté de Alpha Blondy, émerge un autre Ivoirien de talent, Tiken Jah Fakoly. Dès son premier album en 1996, sobrement intitulé Mangercratie, il annonce la couleur : un ras le bol est constaté dans tous les pays d’Afrique quant à la (bonne ?) marche des affaires étatiques. Dix – huit plus tard, et huit albums plus tard, il revient avec son 9e opus, Dernier appel, un album de dix titres. Fidèle à sa ligne de conduite, il chante sur les mêmes thèmes, ceux de l’engagement, du réveil de l’Afrique, en vue de lendemains meilleurs pour le continent africain.
- Dernier appel : dans ce morceau, le reggaeman rappelle aux passagers désireux d’embarquer dans le vol Africa que c’est le dernier appel. Mais dans cet avion se dirigeant vers l’Afrique, ne monteront que ceux préoccupés à bâtir un continent fort et fier de ses fils ! La superbe vidéo sur Youtube.
- Human Thing : la couleur de la peau n’est qu’accessoire. Ce qui importe, c’est l’individu en tant que tel. Les préjugés concernant une couleur de peau ou une autre, n’ont aucunement lieu d’être. L’humain en tant qu’entité totalitaire est celui qui doit être magnifié et célébré !
- Le prix du paradis : nous les Africains nous voulons aller au Paradis, mais ne voulons pas en payer le prix. Pour que nos contrées irradient, il faut que l’on retrousse nos manches et que l’on se mette au travail. La route a déjà été tracée par nos valeureux aînés, par les révoltes qu’ils ont menées et les valeureux combats auxquels ils ont pris part. Alors battons – nous et disons non à la facilité. Les combattants d’hier ont payé de leurs vies pour nous assurer la relative tranquillité dont nous jouissons aujourd’hui.
- Diaspora (feat. Alpha Blondy) : ma chanson préférée . Au – delà même du fait que cette chanson soit en featuring avec Alpha Blondy, le message véhiculé est fort : unité, unité et encore unité ! La diaspora africaine éparpillée aux quatre coins du continent, les résidents, l’Afrique a besoin de tous ses fils pour (re) naître !
- Tata : la seule chanson d’amour de l’album, dédiée à une personne spéciale. Le chanteur dit qu’elle est son premier amour, celle qui l’a soutenu et supporté, alors qu’il n’était qu’un jeune chanteur méconnu qui peinait à joindre les deux bouts. Superbe ode à cette femme qui lui a donné une fille, mais que le destin a volontairement choisi d’emporter.
- Dakoro : la mélodie, sous fond de kora et balafon, est si entraînante… De cette chanson, le reggaeman prend la voix d’un papa conseillant à son fils de rester en Afrique, car un jour, même les Occidentaux voudront y habiter. Le même message de demeurer chez nous et de ne rien envier aux Occidentaux !
- War Ina Babylon (feat. Nneka & Patrice) : ici, Tiken Jah chante en duo avec Nneka et Patrice, reggaewoman et reggaeman venant respectivement du Nigeria et de la Sierra Léone. Ce brassage culturel autour d’une cause commune – l’Afrique – est édifiant du degré d’engagement de l’artiste.
- Too much confusion (feat. Patrice) : la pollution, les maladies qui hypothèquent l’avenir des tout – petits, la corruption, ça ne peut plus durer! Des solutions doivent impérativement être trouvées pour éradiquer ces maux !
- Quand l’Afrique va se réveiller : lorsque notre continent se réveillera, il sera in stoppable ! L’esclavage, le colonialisme, sont autant de causes qui ont favorisé l’endormissement de la terre – mère. Maintenant, il est plus que temps qu’elle émerge !
- Saya : une chanson assez sombre vu qu’elle évoque le thème de la mort. Le chanteur, ayant perdu des proches, cousins, cousines, et même sa mère, sent inéluctablement que la faucheuse l’emportera un jour.
Source : cequejaidanslatete.wordpress.com
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