Eric Harilala Rasoamiaramanana, un promoteur passionné de l’art malgache
Par Joany Raoilison
Musicien autodidacte, comme une grande majorité des artistes malgaches, ce jeune homme dynamique de 27 ans s’engage avec la force de ses convictions dans la promotion des artistes malgaches. Intéressé par tout ce qui touche à l’art, il n’a de cesse de dénicher les perles rares
Après une formation de manager dans l’hôtellerie et le tourisme, rien ne destinait Eric à faire carrière dans le milieu culturel. La crise a rapidement eu raison de ses efforts à trouver un travail correspondant à son domaine d’étude, ce qui l’a entrainé à participer à l’organisation de la Journée Mondiale de l’environnement de 2011 à Antsirabe. Ce premier essai dans l’évènementiel est une réussite totale : « Tout le monde à Antsirabe a participé pour que les animations soient à la hauteur, j’étais vraiment heureux et fier d’avoir réussi à organiser un évènement d’une telle envergure. » Un changement d’orientation professionnelle confirmé par sa rencontre avec Tahina Rakotoarivony, un des artistes plasticiens contemporains les plus dynamiques et engagés à Madagascar et propriétaire de l’Is’Art Galerie d’Analakely. Il est resté dans l’administration de la galerie d’art contemporain pendant ces deux dernières années, période durant laquelle Tahina lui a appris à mettre en place toutes sortes de projets dans le milieu culturel : « Il a été un mentor pour moi, travailler à l’Is’Art est vraiment très enrichissant. Ce n’est pas simplement une galerie d’art, c’est une vraie plate-forme culturelle où toutes les formes d’art peuvent s’exprimer. » Bien que son intérêt pour les arts plastiques soit réel, un besoin grandissant de se consacrer à la musique le pousse à quitter l’administration de la galerie pour rejoindre celle du Pub d’’Ambatonakanga.
Faire du Pub, un endroit de référence. « J’aimais vraiment travailler à l’Is’Art mais j’avais besoin de quelque chose d’encore plus musical, alors quand on m’a proposé de travailler au Pub, j’ai sauté sur l’occasion. Je voudrai faire de cet endroit une référence pour la musique live, que les gens s’y rendent comme dans une salle de concert où l’on peut toujours écouter de la bonne musique. Pas seulement des professionnels ou des artistes confirmés mais aussi des premières scènes, le but étant de promouvoir les musiciens malgaches. » Batteur et directeur artistique de son groupe de musique à influence rock Angonga mais son goût pour la musique ne s’arrête pas là, et il compte bien le montrer en tentant d’organiser prochainement une semaine de la musique et en participant au festival REC -pour la promotion des arts en milieu rural- en collaboration avec l’association Alea des possibles qui se veut de présenter les richesses culturelles et sociales des pays en difficulté. « Je ne cherche qu’à faire évoluer les échanges culturels à Madagascar et surtout à montrer au monde qu’il y a des artistes sensationnels ici. J’ai même pensé à monter une émission avec des captures de scènes, quelque chose d’assez proche de Taratata et de la faire diffuser sur une chaîne du câble. J’ai encore beaucoup d’idées en tête, je n’ai plus qu’à trouver les moyens de les mettre en œuvre. » En quelques années Eric Harilala a su se faire une place de choix dans le milieu culturel de la capitale et même du pays. Une évolution de carrière fulgurante qui peut donner du mal à garder la tête froide.
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