Alain Oyono

Alain Oyono est un saxophoniste et jazzman camerounais ; il a le don de parler à l’âme par sa musique.

Sa voix de barde africain, quelque peu enrayée se laisse fondre en nappe à travers les chorus de son saxophone ténor. Un alliage qui transperce les cœurs. On y retrouve les quatre éléments de la nature : eau, terre, air, et feu. Il est un éternel globe-trotteur à la recherche des émotions les plus enfouies dans l’humain. Pas besoin de comprendre le texte, encore moins la langue, ses œuvres incitent au questionnement. Voyez y sa contribution à un monde qui va à vau-l’eau.

Dernier d’une couvée de six enfants, Alain Oyono (de son vrai nom Alain Rodrigue Oyono) voit le jour le 17 avril 1984 à Yaoundé. Originaire du village Ekong-à quelques kilomètres d’Akonolinga dans la région du Centre- par son père, et du village Libamba dans Makak par sa mère, Alain est bercé dès sa tendre enfance par des sons et des mélodies d’ici et d’ailleurs. Fils d’un pasteur flutiste, il reçoit une éducation basée sur les principes moraux et valeurs humaines.

Il retient de son père que « l’Homme est une valeur et créateur de valeur. Blanc, Noir ou Jaune, qu’il soit d’ici où d’ailleurs, il reste bel et bien un humain qui mérite toute sa dignité ». Une pédagogie humaine baignant entre notes de flute et de gazouillis d’oiseaux…, autant d’éléments qui participeront à forger l’homme. Et quand on ajoute à ce tableau, la discipline et la rigueur d’une génitrice qui ne lésine sur rien pour l’éducation de ses enfants, le jeune Oyono a eu les gardes fous pour mieux affronter l’avenir.

Passionné des arts, le jeune Oyono, dans un premier temps, développe sa capacité d’écoute, à travers les créateurs classiques tels que Mozart, Beethoven…, qui meuble la bibliothèque-discothèque de papa.

Sa pratique musicale, prend du volume aux côtés de ses aînés, pianistes et guitariste. A 11 ans, il est émerveillé par les sons du saxophone, et tout de suite, il fait de Manu Dibango, son idole. Et le jour où il lui vint la chance d’avoir entre ses mains un sax, il ne le quitte plus. Et comme il aime à le dire : « un musicien ne choisit pas son instrument, mais c’est l'instrument qui le choisit.» Dès cet instant, le saxophone devient son terrain de jeu favori.

Alain O. continue son apprentissage à travers les cabarets de Douala et de Yaoundé, haut lieu de rencontres artistiques et d’apprentissages pour toutes nos célébrités, en l’absence d’écoles de musique et de conservatoires. L’image de ce jeune prodige restera gravée en lettre d’or dans les annales de La Cigale, l’un cabaret sélecte de la capitale économique camerounaise. Par sa virtuosité, il accompagne de grands noms de la musique camerounaise : Tom Yoms, Henry Dikongue, Etienne Mbappe, Bebey Manga, Talla André Marie, Ekambi Brillant, Singuila, et bien d’autres célébrités africaines. Il lui arrive même d’être absent pour des tournées à l’international.

À...