Les pionniers de l'afrobeats honorés à l'aube d’une nouvelle phase de ce genre musical

C'était l'opinion dominante lors de la récente célébration Afrobeats organisée par Spotify à Lagos, au Nigeria. L'événement de deux jours, qui s'est déroulé du 13 au 14 octobre, a retracé l'évolution du style musical initié par le Nigeria et a célébré son succès numérique, avec plus de 15,3 milliards de streams sur la plateforme.

« Au fil des années, l'Afrobeats a pris forme », a déclaré le journaliste culturel local Chinonso Ihekire à Music In Africa, après l'événement. Soulignant son évolution à travers différentes époques, Ihekire a expliqué comment la portée du genre a transcendé les frontières et a trouvé sa place sur divers marchés, notamment l'Amérique du Nord, l'Amérique latine, l'Europe et même certaines parties des marchés asiatiques, comme l'Inde.

« Les personnes qui ont le fardeau de l'évolution de ce genre musical comprennent qu'il peut changer des vies », a-t-il déclaré. « Les gens prennent cela plus au sérieux qu'il y a 20 ans, et c'est pourquoi nous en sommes là aujourd'hui.» 

La montée en puissance de l'Afrobeats à l'échelle mondiale peut être attribuée à divers facteurs, notamment aux collaborations internationales. En outre, l'impact des médias sociaux et l'implication active de la diaspora africaine ont permis aux artistes Afrobeats d'attirer des foules massives dans les arènes du monde entier, les concerts dans les stades étant une nouvelle mesure de la domination de l'Afrobeats.

Il y a aussi l'expansion du streaming musical, comme l'a observé la personnalité médiatique et community builder Nadine Audifferen, qui salue les efforts de plateformes comme Spotify pour amener l'Afrobeats à un public mondial et propulser des artistes comme Rema, Burna Boy, Davido, CKay, Wizkid et Tems à une véritable célébrité croisée et alimentant des stars comme Asake et Shallipoppi. En août, Spotify a révélé que les revenus générés par les artistes nigérians sur sa plateforme avaient atteint 11 milliards de livres sterling (14 millions de dollars) en 2022. 

« J’aime le fait que davantage de gens découvrent la musique et la culture nigériane », a déclaré Audifferen.

« C'était formidable de voir comment Spotify célébrait l'Afrobeats dans l'ensemble de l'écosystème du divertissement », a déclaré Simi Badiru, responsable des relations avec les artistes et des services de Trace Naija. « L’intégration d’artistes et de podcasteurs était un excellent moyen de lancer la conversation. »

« Quand je pense à l'essor de l'Afrobeats, c'est génial », a ajouté le mannequin et acteur Oluwamayowa Adesoye, vantant la transformation du Nigeria en une puissance musicale mondiale. « C'est très rafraîchissant et cela nous donne l'espoir de pouvoir faire beaucoup de grandes choses. Ce soir, c'était juste une question de convivialité et je suis content d'être venu.

Au-delà de ces progrès impressionnants, qui ont amené l'organisme de surveillance des Grammys, la Recording Academy, à introduire une nouvelle catégorie de musique africaine avant les 66èmes Grammys l'année prochaine, il existe un sentiment plus large selon lequel l'Afrobeats doit son importance actuelle à ceux qui ont transmis son héritage avec une profonde compréhension. de son potentiel de transformation. « L'Afrobeats s'est aventuré dans des territoires que nous n'avions pas prévus », a déclaré le directeur créatif Promise Ubor. « J’applaudis les pionniers qui se sont consacrés à nous amener à ce point. »

Dans tout cela, la clé de la longévité de l'Afrobeats, estime Ihekire, réside dans la narration authentique de ses histoires et dans la préservation de son essence culturelle. « Nous prévoyons un travail plus important pour nous », a-t-il déclaré. « L' Afrobeats sera pertinent pour les décennies à venir à condition que nous comprenions comment raconter nos propres histoires, façonner nos récits, sauvegarder ce qui doit l'être et partager ce qui doit être partagé. Les gens se tournent vers les musiciens Afrobeats pour ouvrir le prochain chapitre de cette communauté florissante.

La position d'Ihekire fait écho au discours enthousiaste de Rema aux Headies de cette année à Atlanta, aux États-Unis. Le chanteur de titre « Calm Down », est à l'origine du premier morceau dirigé par un artiste africain et ayant dépassé le milliard de streams sur Spotify. Il a été l'un des grands gagnants de l'événement, remportant trois trophées.

« Je suis ici parce qu'il est important de soutenir nos institutions, les organismes qui vous soutiennent pour pouvoir réaliser ces succès majeurs », a déclaré Rema. « Nous sommes dans une période très sensible. Si nous ne prêtons pas attention à nos institutions, nous manquerons cette chance que nous avons et nous n'aurons plus jamais cette chance.»