5 questions à Liz Ogumbo
- Propos reccueillis par Lamine BA et Jean de Dieu Boukanga
De passage à Dakar (Sénégal) où elle s'est produite hier au Phare des Mamelles, la chanteuse kenyane Liz Ogumbo qui est encore attendue le 4 août prochain à la cave de l'hôtel le Djoloff, s’est rendue dans les locaux de Music In Africa pour une interview exclusive.
Bonjour Liz, pourrais-tu nous parler de toi et de ta venue au Sénégal ?
Bonjour, je suis Liz Ogumbo, une artiste polyvalente du Kenya, qui réside à Johannesburg (Afrique du Sud). Je suis issue d’une tribu appelée Luo, un des 42 groupes ethniques du Kenya, qui peuple les bordures du Lac Victoria. Mon clan, réputé pour sa propension à faire la fête, a un très grand penchant pour la musique.
En 2010, en tant que chanteuse, j’ai sorti mon premier album Kensoul, suivi en 2018 d’un nouvel opus, Kensoul, the lotus chapter.
Je suis aussi une professionnelle de la mode et dans ce domaine, j’ai initié l’émission radio-télévisée Fashion Lab Africa TV, qui a malheureusement une plus grande audience étrangère qu’africaine. Par ailleurs, je fabrique du vin en Afrique du Sud ; il s’agit de mon tout nouveau business.
Il n’y a pas très longtemps, j’étais au Sénégal pour le Festival International de Jazz de Saint-Louis ; c’est un plaisir d'y revenir ! En tant qu’Africaine, je juge important de voyager d’un bout à l’autre du continent, pour savoir ce qui se passe tant chez les francophones que chez les anglophones. C’est dans cette mesure seulement que l’Afrique pourra accroître son potentiel, autrement, nous resterons divisés.
Ce second voyage au Sénégal me permettra, je l'espère, d’avoir de nouvelles influences et de faire des collaborations que je souhaite magiques. À ce propos, j’envisage de faire un featuring avec le rappeur Didier Awadi. Le Sénégal est un pays ancré dans la musique, c’est toujours spécial de s’y rendre et d’explorer ce qui s’y offre.
Pour en savoir plus sur moi, je vous invite à vous rendre sur mon site officiel.
Tu es kenyane et tu vis en Afrique du Sud. Sur lequel de ces deux marchés proposes-tu le plus ta musique ?
Je propose ma musique partout où je vais !
Vivre à Johannesburg n’a pas été un choix de carrière pour moi. J’y suis allée rejoindre mon époux qui y est installé. Mais je dois admettre que l’industrie musicale sud-africaine offre beaucoup de facilités, avec ses nombreux festivals, ses marchés professionnels et bien d’autres opportunités qu’elle propose.
Toutefois, les choses évoluent partout à travers le continent et même le Kenya qui en 2010 était très en retard, voit son industrie musicale croître à un très bon rythme. Tous les marchés sont propices désormais, tant qu’on est décidé à les conquérir.
Il faudrait peut-être rappeler aux organisateurs de festivals du continent, de mettre les artistes africains au centre de leurs événements, pour leur donner la chance de briller sur leur terre.
Alors que l'Afrique est devenue la nouvelle source d'inspiration des artistes du monde entier, je m'indigne de voir qu'à une grande manifestion comme celle du centenaire de Nelson Mandela, l'on invite en priorité des vedettes américaines comme Jayz et Béyoncé, pour ne laisser que peu de places aux chanteurs locaux. Dans ces conditions, il sera toujours difficile pour nous, artistes africains, de nous illustrer sur notre propre continent.
D’où te vient ta passion pour la musique ?
Je porte le nom de mon arrière-grand-mère, Elizabeth Loye, et selon les traditions de mon peuple, je porte aussi son esprit. Elle était une excellente chanteuse…
La musique je l’ai donc dans l’âme et je ne dois ma maîtrise de cet art à aucune école.
J’ai longtemps chanté par passion, avant d’être signée en 2010 par la maison de disques Gallo, pour la promotion et la distribution en Afrique du Sud, de ma musique qui a été appréciée par la structure. Mais j’ai fini par résilier ce contrat, pour m’auto-produire et distribuer moi-même ma musique.
Le mot « Kensoul » revient dans tes deux opus. À quoi renvoie-t-il ?
Kensoul signifie « my kenyan soul ». Il s’agit d’un concept que j’ai créé et dans lequel je range toutes mes influences culturelles, mon parcours et toutes mes découvertes artistiques. C’est un terme très englobant, qui résume un peu ma personne dans toute sa complexité.
Kensoul renvoie à mon énergie vitale qui se déploie dans plusieurs domaines comme la musique, la mode que j’adore et dans le travail de la fabrication du vin, qui est ma nouvelle passion.
Kensoul, désigne aussi l’aspect éclectique de ma musique qui mêle funk, soul, jazz et hip-hop.
En définitive, Kensoul est l’expression d’une âme toujours prête à aller à la conquête de nouveaux horizons.
Liz, un petit mot pour ceux qui te suivent ?
Juste inviter tout le monde à mon prochain show prévu pour le 4 août à l’hôtel le Djoloff de Dakar. Venez nombreux suivre ma musique, mais aussi déguster mon vin qui sera servi.
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