AUEU Meet-Up : suivez les interventions de Youssou N’Dour et Aisha Deme
Le chanteur sénégalais Youssou N’Dour et sa compatriote, l’activiste culturelle et ancienne présidente de la Fondation Music In Africa, Aisha Deme, étaient invités dans un meeting ce 9 juillet, sur la plateforme AUEU Youth Corporation Hub, qui associe la jeunesse de l’Union Africaine et celle de l’Union Européenne, à des débats relatifs au développement et à la coopération.
Le panel, modéré par Hatoumata Magassa, avait pour thématique : « Comment améliorer la co-création dans les domaines de la culture, de l’art et du sport entre jeunes africains et européens, dans un monde post Covid-19 ? »
Des jeunes interrogés sur le sujet avant le débat, ont proposé 4 axes pour relever les défis d'une meilleure collaboration entre les deux continents :
- La création d’un village culturel afro-européen après la crise, pour permettre un meilleur échange et faciliter la co-création.
- L’augmentation des opportunités d’échanges (festivals, résidences, etc).
- Le développement d’outils digitaux pour aider à la co-création à distance (applications, logiciels, etc).
- L'augmentation des financements de part et d’autres, pour encourager la création sur les deux continents.
Pour Youssou N’Dour qui s'est exprimé en premier : « la création d’un centre culturel africain en Europe serait un grand pas vers une meilleure collaboration culturelle. Il y a des centres culturels français ou allemands ici, tandis que nous n'avons que des ambassades et consulats en Europe. À défaut d'ouvrir des centre culturels sénégalais, maliens ou centrafricains, nous pouvons ouvrir un seul grand centre culturel africain, qui serait un point d'échange et une vitrine pour nos cultures en Occident ».
« Le financement est très important aussi ; il ne faut pas l'envisager comme une aide pour l’Afrique, mais comme un investissement à long terme, en une période où la création se propose de plus en plus comme un nouveau forme de commerce, tout autant important que celui de l’or ou du pétrole », a conclu le roi du mbalakh.
Aisha Deme, l'ancienne présidente de la Fondation Music In Africa s’est quant à elle attardée sur la question de la mobilité et du respect des artistes : « tant que ces jeunes artistes se verront refuser le visa, tant qu’ils se verront imposer des thèmes, des étiquettes, pour exprimer leurs créativités, tant qu’il arrive qu’une grande artiste, ambassadrice de la culture africaine comme Rokia Traoré puisse être cueillie à l’aéroport de Paris et emprisonnée alors qu’elle allait répondre à la justice en Belgique - tant que nous serons sous des contraintes de ce genre, il sera difficile de faire avancer la collaboration culturelle entre nos deux continents ».
« La décision de faciliter les choses doit venir d'en haut, de nos décideurs politiques. J'espère qu'ils nous suivront et que ces échanges auront un impact réel », a-t-elle ajouté.
Pour ce qui est de l'économie culturelle, Aisha Deme a rejoint Youssou N'Dour sur la nécessité de l'investissement : « Je pense que pour une meilleure avancée des choses, le secteur privé devrait s'investir davantage dans la culture et accompagner ce secteur » a-t-elle déclaré.
Vous pouvez suivre le débat intégral sur la page Facebook officielle de AUEU Youth Corporation Hub.
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