Bil Aka Kora : Fulu, lui donnera-t-il un nouveau souffle ?
Le sixième album de Bil Aka Kora, Fulu, disponible depuis plusieurs jours sur les plateformes de téléchargement, est sorti officiellement cette semaine. Six ans après Vessaba, qui n’a pas eu le succès qu’on reconnait autant à l’artiste, Fulu, qui signifie en langue Kassena éventail, sonne comme un renouveau dans la carrière de Bil Aka Kora. Après plus de 20 ans de carrière, l’artiste offre un voyage musical à travers cet album.
Fulu c’est 11 titres dont une intro, une conclusion et une reprise. Dans cet album, Bil Aka Kora touche à plusieurs autres rythmes. Une ouverture qui lui a d’ailleurs permis d’inviter d’autres artistes dans cette œuvre.
Il convie Malika La Slamazone « Entre terre et terre », dans un titre chanté et slamé. Ensemble, ils fredonnent une ode à la paix et traversent les terres Masaïs jusqu’à Lampedusa pour parler de crises politiques et migrations clandestines.
Ici, Bil se fait l’avocat des plus démunis face aux difficultés que traverse le monde. Dans la même dynamique, l’artiste offre une collaboration, teinté de coloration zouglou avec Magic System dans la reprise de son titre Annou, issu de son premier album Douatou, sorti en 1998.
Du reggae dans « Mani », chanté en espagnole par l’artiste ou « Atikékélé », un mélange de rythme mandingue, de blues et d’une touche vocale comme lui seul sait donner, Fulu est le lieu de rencontre de différentes variétés musicales. « Atikékélé » et son clip qui l’accompagne ont été lancé sur les réseaux sociaux cette semaine.
Dans cet album, un plaisir pour les amoureux de l’afro jazz, avec une fusion djongo, est également servi dans le titre « iii ». Mais comme pour confirmer l’ADN de sa musique, Bil Aka Kora revient de bel dans « Over », « Akian » et « Fulu », titre éponyme de l’album, avec son djongo pur et énergique.
Enfin, avec « No more », une chanson en rime avec des couplets poétisés, l’artiste met le pieds dans le plat de la sphère politico-sociale du Burkina. On y entend des expressions du genre « Sankariste en octobre à Dagnoin, égoïste quand le gombo n’est pas loin » ou encore « Mouta-mouta » et « plus rien ne sera comme avant » pour caricaturer la situation politique du pays.
Cet album chanté en gourounsi (kassena), dioula, francais, anglais et espagnole tinte tout simplement comme un voyage musical autour de plusieurs genres et thèmes. Mais quoiqu’on puisse penser, cette œuvre reste résolument Djongo et Bil demeure Bil Aka Kora. Fulu ou éventail en langue Kassena, donnera-t-il un nouveau souffle à la carrière de l’artiste ?
Artiste : Bil Aka Kora
Album : Fulu
Année / Label : 2020 / Shamar Empire Sarl
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