La musique classique au Ghana
Par Dr. Godwin Kwafo Adjei
Nous allons tracer les origines de la musique classique au Ghana, ses promoteurs ainsi que les orchestres et institutions réputés dans la promotion de ce genre. Nous verrons aussi la genèse et l’importance accordé à ce genre dans le paysage musical actuel.
On peut classer en deux groupes principaux la musique classique (appelé aussi musique savante) au Ghana: Il s’agit de la chorale, qui est la forme la plus populaire, et l’orchestre. La popularité de la chorale au Ghana est largement attribuée à l’introduction des hymnes chrétiens occidentaux par des missionnaires à partir 19e siècle et au-delà. L’élimination systématique des formes musicales indigènes par les missionnaires en faveur de leurs hymnes explique en partie la prépondérance de styles de musiques de chorales occidentales au Ghana (Dor 2005 ; Agawu 2003 ; Omojola 2001 ; Nketia 1974).
Quelques personnalités importantes dans la musique classique ghanéenne
On attribue ce qu’on appelle actuellement la ‘musique savante ghanéenne’, au travail d’indigénisation par le pionnier Ephraim Amu dans les années 1920 (Dor 2005 ; Agawu 1994 ; Nketia 2004). Ephraim Amu[i] a révolutionné les caractéristiques distinctes des hymnes des chorales occidentales. L'action pionnière d’Amu est l’adoption de deux ou parfois trois temps pour toutes ses œuvres africaines-son accentuation sur la rythmique vocale, sur la longueur conséquente des mots et syllabes comme éléments déterminants des valeurs relatives des notes auxquels ils sont assignés ; ainsi que la construction de mélodies de chorale comme reflets des contours vocaux des chansons- ont galvanisé la révolution de ce qui est désormais connu comme la musique classique ou les chants de chorale ghanéennes. Le travail d’Amu révolutionne non seulement les compositions classiques et des chorales mais aussi les œuvres instrumentales telles que des pièces pour piano composées avec l’intention de soit refléter ou accompagner du texte (Dor 1993 ; Agawu & Amu 1987).
D’autres noms de personnalités qui ont contribués dans ce domaine sont: Dr. Ephraim Amu, Prof. émerite J. H. Kwabena Nketia, Dr. Danso Abiam; feu Rev. Otto Boateng, B. G. Kwami, I. D. Riverson, R. O Danso, Atta Anan Mensah, E. K. Aggor. N. Z Nayo, S. G Boateng, J. M Dosoo, R. K. Ndo, J. T. Essuman, Archbishop J. K. Amissah, Kwesi Baiden et Adu Safo.
Les efforts du pionnier Ephraim Amu ont aidé à constituer les bases pour l’émergence d’une jeune génération de compositeurs ghanéens qui ont, à leur manière de par leurs œuvres contribuées à la croissance et à la survie de la musique savante ghanéenne. La plupart de ces compositeurs ont été formé au sein d’un système d’éducation musicale à dominance européenne et sont des musicologues ou ethnomusicologues qui ont combiné une carrière dans la composition et la formation académique. On peut penser notamment au musicologue réputé J.H.K. Nketia, à Ata Annan Mensah, N.Z. Nayo, Gyimah Labi, Otto-Boateng, A. Amissah, Adu Safo, Eric Nyarko, Kenneth Kafui and William Anku, parmi d’autres (Agordoh, 2011:34).
On cite J.H. Kwabena Nketia[ii] comme le successeur naturel d’Amu comme le plus grand compositeur ghanéen. Sa carrière musicale se distingue par un désir de composer, ancré dans l’étude et des investigations approfondies de la musique traditionnelle africaine.
La vision d’Amu continue d’influencer les œuvres de compositeurs, en termes de style et de direction, particulièrement dans l’intégration d’éléments musicaux africains et européens.
Institutions promouvant la musique classique
On relève une variété d’institutions renommées pour leur promotion de la musique savante au Ghana. Il y a parmi elles, le Ghana National Symphony Orchestra[iii] (fondé en 1959) ; des institutions éducatives comme les chorales d’écoles ou universitaires ; les chorales d’églises protestantes et de jeunes et d’artistes contemporains de musique savante.
Les autres institutions proviennent des agences comme les orchestres de la Police et de l’Armée, des Douanes, des Pompiers et les orchestres des services pénitenciers (Nii-Dortey& Arhine 2010). La plupart de ces institutions jouent durant les périodes festives de Noël et de la Pâque, lors de concours de chants d’écoles ou d’universités, et surtout lors de cérémonies d’inauguration de nouveaux présidents, les fêtes d’indépendance et fêtes nationales.
Toutes les compositions de chorales au Ghana reflètent essentiellement les principes de base d’Amu non sans quelques remarquables innovations : cela comprend les techniques transformationnelles de Nketia pour ses solos et duos de piano (Nketia 2004) et le ‘pianisme’ africain par Gyimah Larbi (Larbi 1994) et Akin Euba (Omojola 2001). Les tendances évolutives de l’industrie couplées aux obstacles économiques poussent l’industrie musicale ghanéenne à se conformer aux standards globaux afin de réussir. Cette industrie est toutefois pavée d’obstacles qui doivent être adressés afin de la rendre plus attrayante pour les jeunes artistes contemporains en devenir.
Références
- Agordoh, A. A. (2004). The Music of Amu and Nayo. Royal Gold publishers Ltd, Madina- Accra, Ghana.
- Agordoh, A. A. (2011). The Development of Church Music in Ghana. Sundel Services, Accra, Ghana.
- Agawu, K (2001). African music as text. Research in African Literatures, vol. 32 No 2:3-7. Bloomington: Indiana University Press.
- Agawu, K. (1996). The Amu legacy: Ephraim Amu 1899-1995.Africa: journal of the international African Institute, Vol 66, No, 2: 274-279.
- Agawu, K. and E. Amu (1987). The making of a composer. Black Perspectives in Music, Vol. 15, No. 1: 51-63).
- Nii-Dortey, M. and A. Arhine (2010). The performing arts and the post-colonial Ghanaian experience: the Ghana National Symphony Orchestra in perspective. Research Review, Vol. 26, No.1: 37-60.
- Collins, J. E (2002) West Africa. The Ghanaian music industry: a quarter century of problems.
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