Burkina Faso : les artistes veulent 90% de musique locale dans les médias
La Coalition pour la renaissance artistique au Burkina Faso (CORA-BF) demande la revalorisation du quota de la musique burkinabè à 90% sur toutes les radios et télévisions du pays.
Le 24 février dernier, La CORA-BF a remis un mémorandum dans ce sens à la présidente du Conseil supérieur de la Communication (CSC) Mme Nathalie Somé. Selon le coordonnateur de la CORA-BF, Monsieur Mahamadi Barra : « Les textes de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation et la culture (UNESCO) disent que chaque pays doit protéger sa culture.
Dans les pays limitrophes comme le Ghana, le Sénégal, le Mali, la Guinée, chacun a essayé de protéger sa culture », a-t-il expliqué avant de déplorer que « le Burkina Faso est le seul pays dans la sous-région qui est influencé par d’autres cultures ».
Selon lui, les radios et télévisions privilégient la musique étrangère qui a fini par influencer la création musicale burkinabè qui tend à perdre en qualité . C’est ce qui explique, la démarche de la CORA-BF qui veut protéger la culture burkinabè parce que « un pays sans culture est un pays sans espoir ».
Les grandes lignes de ce mémorandum renvoient à la protection de la culture et au projet d’urgence. « Nous avons demandé au ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme de mettre ce projet d’urgence en pratique qui va employer plus de 60 managers et tourneurs et va produire plus de 3000 spectacles sur le territoire », a souligné Monsieur Barra, ajoutant que « cela permettra aux artistes de faire leur promotion au lieu de rester à attendre des évènements. »
Les artistes burkinabè ont souhaité que Mme Nathalie Somé porte une attention particulière à leur requête. Cette dernière ne s’est pas faites prier pour apporter son soutien moral à ces “ambassadeurs de la culture” que sont les musiciens. Pour la Présidente, les medias et les artistes sont une même famille avec une convergence d’intérêt et de vision.
Elle a aussi rappelé aux artistes que le cahier de charge qui cadre la diffusion de la musique burkinabè est désuet, parce qu'il date de 1998. Ce cahier oblige les medias commerciaux à diffuser 40% de musique burkinabè et 60% pour les medias non commerciaux. Afin de dépoussiérer donc ce texte, un atelier est prévu du 29 au 30 mars 2016 à Bobo Dioulasso,en marge de la semaine nationale de la culture.
Cet atelier de réflexion portera sur la modélisation de la promotion de la culture burkinabè dans les medias. A cet occasion, le quota de musique sera évoqué. Mme Nathalie Somé souhaite donc que les artistes puissent prendre part à cette importante réunion afin de faire des propositions.
L'atelier devra ainsi regrouper toutes les parties prenantes à la mise en œuvre des quotas de musique dans la presse audio-visuelle. « Toutes les dispositions seront prises pour qu’au sortir de cet atelier, nous parlons le même langage », a dit la présidente de l’organe de régulation de la communication au Burkina.
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