5 grands classiques du rap sénégalais
Tu es jeune et tu vibres au son du rap sénégalais ? Tu aimes les rimes inspirées et en cascades de Dip Doundou Guiss ? le flow libéré d'Elzo Jamdong ? ainsi que la technique du boss de Buzz Lab, Canabasse ? Mais, sais-tu vraiment où tout cela a commencé ? Non ? Music In Africa te propose alors un voyage vers le passé. Voici un top 5 des grands classiques du rap sénégalais.
- « Je ne sais pas » - Positive Black Soul
Commençons par le commencement : tout a débuté avec le groupe Positive Black Soul, ou PBS, alors composé de Didier Awadi et d’Amadou Barry, aka Duggy Tee. Fondé en 1989, le groupe est considéré comme la première formation de rap du pays. On peut dire, sans risque de se tromper, qu'ils ont ouvert la voie à tous les groupes connus aujourd'hui. Leur musique est un habile mélange de beat rap et d'instruments traditionnels africains. L'un de leurs morceaux majeurs titré « Je ne sais pas » en donne un véritable aperçu. Ce morceau, à l'époque, fut un véritable hit, et, pour moi, marque réellement l'émergence du rap sénégalais sur la scène internationale. Ce son peut être considéré comme un des premiers classiques du hip hop made in Sénégal.
- « Daara J » - Daara J
Avec PBS, c'était le rap, souvent en français accompagné par la voix soul de Duggy E Tee. Avec l'avènement du trio de Daara J, les Sénégalais découvrent le mix du rap wolof, une voix soul et vibrante, mais en plus du Raggamuffin, avec la voix rauque d'Alajiman. On est toujours dans les années 90, et leur album éponyme, Daara J, s'apprête à entrer dans l'histoire. Ce titre restera à jamais gravé dans les mémoires. Avec un instrumental désormais mythique, des enchainements nickels, des mélodies parfaites, le morceau va traverser les années et les frontières. Un grand classique, à dire vrai. Daara J est l'ancêtre de Daara J Family, le célèbre groupe composé de Faada Freddy et de Ndongo D ; à l'époque il fallait y ajouter Lord Alajiman.
- « Xibaaru 1-2 ground » - Rap'Adio
Avec l'album Ku Weet Xam Sa Bopp, 1998 marque un véritable tournant pour le rap sénégalais. En effet, un groupe encagoulé, formé d’Iba, Bibson et Keyti enregistre son premier opus qui va retenir toutes les attentions. Sans concession, avec un langage direct et cru, une écriture assassine, Rap'Adio révolutionne à lui seul la scène encore balbutiante du rap sénégalais. Il ne dénonce pas seulement les maux de notre société : presque tous les rappeurs sénégalais vont en prendre pour leur grade. Rap'Adio est adepte d'un rap pur et dur, hardcore. Leur registre est totalement différent de ce que l'on connaissait jusque-là. Ils se disent les vrais porteurs de messages... des messages de l'underground. Encensé avec ce titre, « Xibaaru 1-2 ground », au panthéon du hip hop djolof, le groupe implosera quelques années plus tard. Il faut croire qu'il n'était pas fait pour durer… Heureusement, il laissera à la postérité deux albums. Le dernier, sorti en 2001, portait le titre Soldaaru mbedd.
- « Larabiranaan » - Pee Froiss
Un autre collectif mythique du rap au Sénégal, le Pee Froiss, un possee composé alors de Gunman Xuman, Kocc 6 et Dj Gee Bayss aux platines, est créé en 1993. Leur premier album Wala Wala Bok sort en cassette en 1996. Malgré leur virulence, le groupe fassois n'en n'est pas moins un crew conscient. Ils synthétisent bien les apports de la musique sénégalaise et leur culture hip hop. Le morceau « Larabiranaan » pointe avant tout le monde un réel problème de la société sénégalaise : la mendicité des enfants. Mais par-delà la vertu du message, c’est la qualité du morceau qui est à saluer ; et la vidéo est également parfaite. Un classique, que les nostalgiques reconnaitront.
- « Boul ma dioylo » - Jant B
Dans un tout autre registre, mais qui a aussi marqué les esprits et fait bouger plus d'un à l'époque, « Boul ma dioylo », le morceau du groupe Jant Bi. Ce titre est d'ailleurs le seul que le public a retenu de ce groupe composé de Doudou, Moussa et Sun Sooley. Ce track, à mon avis, apparaît maintenant vraiment mièvre, presque niais, mais j'avoue qu’il suffisait alors d'entendre la première note pour passer en mode « Love ». Le morceau, en fait, n'est pas formidable : l'instru est trop minimaliste, le rap pas terrible, le chanteur pas toujours juste, mais cela ne l'empêcha pas de rencontrer un succès extraordinaire, pour la bonne et simple raison qu'il parlait à tous les jeunes ados des années 90, et la référence à une chanson de Youssou N'Dour y aida encore plus. C’est pourquoi « Boul ma dioylo » reste un morceau phare pour toute une époque, toute une génération.
Il y a certainement des titres cultes que j'ai laissé en rade et que, pourtant, j'aime beaucoup, ou peut-être des morceaux que toi, tu aurais aimé voir listés ici, car c'est véritablement une sélection très subjective fondée principalement, comme le disait quelqu'un « sur la mémoire de sensations et de moments vécus comme exceptionnels… », alors n'hésite pas à partager ton top 5 des grands classiques du rap sénégalais !
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