AfroDias' ou le nouveau visage du hip hop africain
Sorti le 24 juin 2016, l’album Génération Enjaillement produit par Syllart Records réunit la crème musicale hip hop de la nouvelle génération du continent, de la diaspora et des Caraïbes. Plus qu’une mixtape, AfroDias' est un concept qui fait (re) découvrir des étoiles montantes qui mettent au coeur de leur musique les rythmes africains.
Le ton de cet album est donné avec le mot clé « Enjaillement ». En Nouchi (Argot ivoirien), ce terme signifie faire la fête, être dans une bonne ambiance. Voilà la promesse que laisse entrevoir l'écoute des 18 titres de cette génération qui souhaite certes s'amuser sans pour autant oublier ses racines africaines.
Ainsi les différents morceaux proposent un hip hop moderne avec "l'african touch" qu'il faut. Afrotrap, afrobeats, autant de termes qui essaient de qualifier cette vague de nouveaux rythmes dans la musique urbaine et plus précisémment hip hop de l'Afrique et de sa diaspora.
Elle semble désormais révolue l'époque où cette musique née aux Etats Unis était tout simplement copiée sans aucune valeur différentielle. Aujourd'hui à travers les instruments utilisés, la langue, les pas de danse, la scénarisation des clips vidéos, chacun de ces artistes revendiquent fièrement d'une façon ou d'une autre leur appartenance à leur pays d'origine.
Qu’est ce qu’on retrouve sur le projet AfroDias' Génération Enjaillement ?
Côté artistes, les ivoiriens Kiff No Beat ou encore Bop de Narr, les maliens Iba One et Sidiki Diabaté, l’artiste C Cane (Royaume Uni/ Congo RDC) qui aurait été l'un des éléments déclencheur du projet, ou encore le français d'origine guinéenne MHD pour ne citer que ceux là, figurent parmi les 25 artistes de la compilation AfroDias'. On peut également noter la présence des artistes aussi bien d’Afrique francophone qu’anglophone. Entre autres le rappeur ghanéen E.L ou encore les sudafricains Tumi Tladi et Alpha Kat Laygo.
En plus de l'album de 18 titres, AfroDias' c’est aussi des sorties de singles et une websérie de 10 épisodes. Des courtes productions qui laissent la parole à ces jeunes artistes, une façon de leur permettre de s'approprier la narration de leurs parcours artistiques. A cet effet, 3 épisodes sont déjà visibles sur la chaîne Youtube AfroDias'.
Décédé en 2013, le sénégalais Ibrahima Sylla avait monté sa maison de production, Syllart Records au début des années 80 pour mettre en avant les musiques africaines et afro-latines. 30 ans plus tard, sa fille, Binetou Sylla, qui a repris les rênes espère aller encore plus loin que son défunt père. Avec un catalogue de 30 000 titres et ce nouveau projet qui met en lumière les nouvelles tendances des musiques africaines, cela semble déjà bien parti.
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