Afrique de l'Ouest : 10 chansons en l'honneur des femmes
Chaque 8 mars, le monde célèbre la femme. Cette journée officialisée par les Nations Unies en 1977, trouve son origine dans les manifestations de femmes au début du XXe siècle en Europe et en Amérique. En Afrique aussi cette lutte pour les droits des femmes trouve à bien des égards un fort écho. Bien qu’une certaine tradition africaine lui confère un statut particulier vu sa position de mère, d’épouse, de sœur et de fille, elle est encore victime de discrimination et de violence. Tous ces aspects ont été chantés par les artistes africains. On peut même dire que la femme et l’amour sont les thèmes les plus chantés par ces derniers. C’est vous dire si en choisir dix uniquement, fut facile…
- « Moussolou »
Moussolou veut dire femme en malinké. Pour expliquer les raisons qui le poussent à chanter la femme, Salif Keïta l'auteur de Moussolou a raconté au public lors d'un concert cette petite histoire bouleversante: " A ma naissance, les voisins se rendant compte de la venue d’un albinos parmi eux, ont pris ma mère de côté et lui ont dit de, soit me faire sacrifier par un marabout, soit me jeter au fleuve, pour conjurer le mauvais sort. Elle leur a répondu : C’est Dieu qui sait pourquoi il me l’a envoyé. Alors pour magnifier ce courage de ma mère, je rends hommage à toutes les femmes dans mes chansons ».
Salif Keïta dans cette chanson la bravoure de la femme, celle qui sait relever les défis, celle qui sait être patiente, celle qui s’occupe de son foyer et de son mari dans la discrétion.
- « Sweet Sweet Fanta Diallo »
Dans la discographie d’Alpha Blondy, Fanta Diallo occupe une place de choix. Sorti en 1987 dans l’album révolution, elle rend hommage dit-on à la première fiancée du reggeaman. Fanta Diallo accompagne encore Alpha Blondy dans ses concerts et le public la réclame à chaque prestation. Il faut dire que c’est un bel hommage aux femmes en général tant les paroles sont poétiques et la musique entrainantes. « Fanta marchant sur l'arc-en-ciel maintenant FANTA shivering in moon light waves - Fanta frissonnant dans les vagues du clair de lune- FANTA hogging on the mountain top Fanta s'accaparant le sommet de la montagne.
- « Eve »
Titre éponyme de l’album d’Angélique Kidjo sorti en 2014, Eve est une chanson dédiée à l’amitié entre femme. Chantée en duo avec Asa, elle magnifie la solidarité et l'entraide dont les femmes savent faire montre.
Face à la dureté de la vie, il est indispensable d’avoir une épaule, une amie pour vous soutenir. Angélique Kidjo raconte à propos de cette chanson que l'idée de l'écrire lui est venue lors d'une tournée africaine. A la rencontre des femmes du continent, dans le cadre de ses actions humanitaires avec le système des Nations- Unies, elle se rend compte que les femmes développement entre elles une réelle solidarité sutout lorsqu'elles vivent des moments difficiles ou des situations de précarité et de frragilité.
- « Seya »
Oumou Sangaré, chante Seya en 2009 dans l’album du même nom. La diva malienne fait un clin d’œil aux femmes maliennes. Elle chante la femme élégante. Celle qui va au marché retrouver son tailleur, retrouver sa coiffeuse et sa teinturière pour se faire confectionner une taille-basse d’une rare beauté.
Oumou Sangaré invite la femme à ne pas jouer avec l’élégance, la finesse et la délicatesse. Dans la pure tradition des chansons d’Oumou, elle ajoute une touche sensuelle en évoquant les vendeuses de perles autour des reins qui participent à rendre la femme attirante.
- « Les filles de mon pays»
Chanson de Doura Barry ,Doura Barry sortie en 1984, les filles de mon pays rend hommage à la femme guinéenne. Sa beauté, sa grâce, sa façon de danser, de s’habiller et magnifier par Doura Barry. Des peules aux Soussous en passant par les maninka, le chanteur a rendu hommage à toutes les femmes de la Guinée. A travers cet hommage, Doura Barry évoque également la richesse de la culture de son pays.
- « Boloko »
« Ils ont coupé la fleur qui faisait de moi une femme, ne coupez pas la fleur qui fait de moi une femme » dit en substance cette formidable chanson signée Fatoumata Diawara ,en 2011 dans son album titré « Fatou ». Guitare à la main, Fatoumata s’érige en défenseur des femmes et s’attaque à l’excision. Elle dénonce avec vigueur cette pratique ancestrale et invite sa société à reconsidérer ses positions sur cette mutilation. Le rendu dans le texte comme au niveau musical est magnifique.
- « Yewou roti »
Le crooner sénégalais Woz Kaly,chante la bravoure de la femme. Celle qui se réveille avant les hommes pour marcher des kilomètres pour chercher de l’eau afin que le quotidien de la maison soit agréable.Texte à la fois profond et léger, Yewou roti est accompagné d’une musique agréable qui donne au titre un cachet original.
Tirons un coup de chapeau au chanteur sénégalais Woz Kaly qui avec trois titres dédiés aux femmes en l'espace de quelques mois s'est révélé un formidable défenseur de la gent féminie. « Limay téré nelaw » contre l'excision, « yéwou roti » pour mettre en évidence la place centrale des femmesdans la vie des foyers en milieu rural. Enfin, «Soudoul wone Maam » pour militer en faveur de la scolarisation des filles.
- « Demone na »
Demone na permet à Elage Diouf , de dénoncer les violences faites aux femmes. La chanson fait partie de l’album « Aksil » sorti en 2013. Les percussions qui l’accompagnent collent parfaitement à la gravité du thème abordé. Nul ne doit lever la main sur une femme.
- « Yakaar »
Sorti en 1992 dans l’album Eyes Open sous le nom de « Hope », Youssou N’Dour rend hommage de fort belle manière à sa grand-mère, et à travers elle, à toutes les femmes du monde.
Celle qui s’est occupée de vous lorsque vous n’étiez qu’un enfant mérite toutes les attentions surtout lorsque, quelques années plus tard, la situation s’inverse. Vous devenez adulte tandis que la maman ou la grand –mère atteint la vieillesse et a besoin d’assistance.
- « Diaraby Néné »
Diaraby néné aborde de façon frontale et osée la question de la sensualité des femmes africaines dans un contexte où la tradition a encore un poids énorme sur la société. Son auteure Oumou Sangaré la sort en 1989 dans son premier album « Moussolou » (les femmes). Un album dans lequel, l’artiste s’en prend aux mariages forcés, à la polygamie et invite les femmes à travailler. Même si ces thèmes lui valurent quelques déboires dans son pays, Moussolou fera de Oumou Sangaré la porte –parole des africaines et sera désignée ambassadrice des Nations-Unies pour les femmes.
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