RD Congo : les 5 plus grandes chanteuses de tous les temps
Ce sont des chanteuses bien connues au Congo Kinshasa, en Afrique et dans le reste du monde. Certaines sont actives sur scène, d’autres ont disparu il y a quelques années. Je vous laisse (re) découvrir ces divas, ces musiciennes qui ont marqué la scène musicale congolaise.
1. M’Pongo Love
C’est avec le soutien d’Empopo Loway, saxophoniste d’Afrisa International, groupe créé par Tabu Ley que M’Pongo Love se lance en musique. À 19 ans, elle crée son groupe « Tcheke Tcheke Love » et sort sa toute première chanson « Pas possible Maty ». En 1974, on la découvre dans « la voix la plus limpide du Zaïre », un album édité par le label « Le monde des Artistes ». Grâce au succès de cet opus, M’Pongo part en tournée en Afrique de l’Est et participe une année plus tard au Festival d’Art Nègres à Lagos au Nigeria. Accompagnée par Les Ya Tupa’s, orchestre composé entre autres de Ray Lema, Alfred Nzimbi et Pepe Manuaku, M’Pongo Love interprète les chansons des grands compositeurs de son pays tels Simaro Lutumba, Mayaula Mayoni, et Souzy Kaseya.
Princesse de la rumba et reine du Soukouss, M’Pongo connaît une carrière musicale glorieuse vers les années 1980 quand elle propose des titres comme : « Femme Commerçante », « Basongeur », « Vivre avec toi », « Mokili compliqué », « Une seule femme », « Gina ».
Décédée en 1990, M’Pongo reste une icône de la musique congolaise. Plusieurs artistes continuent de la rendre hommage, dont la diva congolaise Barbara Kanam, qui avait interprété lors d’un concert en 2012 au New Morning à Paris, « Bakake », l’un de ses tubes à succès.
2. Abeti Masikini
C’est son père Jean-Pierre Finant, qui l'initia dès son jeune âge au piano. En 1971, Abeti participe à un concours de chant organisé par le musicien Gérard Madiata. Quelques temps après, elle monte un orchestre avec son frère, le guitariste Jean Abumba.
La carrière de la musicienne prend une autre tournure, quand elle fait la rencontre à Kinshasa de Gérard Akueson (celui-ci était en tournée avec la chanteuse togolaise Bella Bellow), qui devient ensuite son manager.
Ses premiers titres sortis en 1973 (« Mutoto Wangu », « Bibile », « Aziza », « Miwela », « Safari » et « Papy Yaka »), lui permettront de se faire connaître du public congolais. Les mélomanes, habitués à la rumba et au Soukouss, découvrent chez Abeti, une musique aux sonorités blues, soul et folk.
Le 19 février 1973, elle donne un concert à l’Olympia de Paris. En juin 1974, elle joue au Carnegie Hall à New-York (USA), la même année en octobre, elle preste avec d’autres artistes (Tabu Ley, Franco Luambo Makiadi, Myriam Makeba, James Brown) au show d’ouverture du combat de boxe de Mohamed Ali et de Georges Foreman à Kinshasa. En 1986, son morceau « Je suis fâché » sort en France et devient un tube planétaire. Deux ans plus tard, elle se produit au Zénith de Paris.
La musicienne disparait le 28 septembre 1994 dans l’Hexagone des suites d’un cancer.
3. Lucie Eyenga
Lucie Eyenga reste l’une des plus grandes voix de la scène musicale congolaise. Découverte par le guitariste Zacharie Elenga et remarquée plus tard par le Grand Kallé, patron de l’orchestre African Jazz, Lucie s’est fait connaître en 1954 par son titre « Bolingo ya la Joie ». Chez Rock-A-Mambo, une formation musicale réputée de la capitale congolaise, elle interprète entre 1957 et 1958, des chansons telles « Dit moninga », « Nasepeli mingi », « Brigitte ».
En 1962, Lucie continue son aventure musicale en rejoignant Negro Band de Brazzaville, avec lequel elle enregistre les morceaux « Georgette » et « Adoula ».
Chez Opika (un label congolais), elle produit en 1973 plusieurs titres sous la direction de Papa Noël (guitariste et interprète). En 1984, une année après ses prestations chez African Fiesta de Nico Kassanda, elle réalise deux albums avec Abeti Masikini.
Lucie Eyenga décède à Kinshasa, le 12 décembre 1987.
4. Mbilia Bel
Annoncée pour morte, il y a quelques mois, Mbilia Bel est bel et bien vivante, elle vit à Brazzaville, où elle prépare le dernier album de sa carrière musicale. Cependant, on se souviendra toujours de ses années passées chez Afrisa International de Tabu Ley. En 1982, elle y produit sa première chanson intitulée « Mpeve ya longo », puis suivront les titres « Eswi yo wapi » (1983), « Boya yé » (1984), « Kenya » (1985), « Beyanga » (1986).
En 1987, elle quitte Tabu Ley, s’installe à Paris et se lance dans une carrière solo. En 1988, elle sort (chez Syllart Productions) un premier album baptisé « Phénomène », dans lequel collaborent Philippe Slominski, un trompettiste français, le batteur camerounais Valery Lobé ainsi que le guitariste congolais Rigo Star Bamundele. Le public apprécie le disque et ses titres : « Mayavale », « Tika Bazuwa », ou encore « Sans frontière ». Les albums suivants ne rencontrent pas le succès escompté. Pendant ce temps, la chanteuse reste active sur la scène musicale en donnant des concerts en Afrique et en Europe.
5. Tshala Muana
Tshala Muana fût danseuse et choriste, d’abord chez M’Pongo love en 1977, puis dans le groupe d’Abeti Masikini en 1978, avant de se lancer en solo.
Sous la direction de Souzy Kaseya (producteur, guitariste et arrangeur congolais), elle propose en 1982 un 45 tours intitulé Amina. Elle part en tournée dans plusieurs pays africains dont le Sénégal, le Congo Brazzaville, le Nigeria, le Bénin, le Burkina Faso, la France et l’Allemagne. En 1984, elle revient sur scène avec un nouvel opus baptisé Koumba, puis M’pokolo (1985).
Elle s’installe à Paris en 1988 et y réalise une série d’albums. En 1989, elle tient un rôle dans le film « Palato », du Malien Mahamadou Cissé. Après son retour à Kinshasa (en 1997), Tshala Muana s’engage dans la politique et devient pendant deux ans, députée d’une Assemblée Constituante.
En 2003, l’album Malu relance sa carrière musicale. En 2009, elle produit un CD baptisé Sikila en collaboration avec la jeune chanteuse MJ 30.
L’Afrique et le monde se souviendront toujours de ces grandes dames de la musique congolaise.
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