L'éducation musicale au Gabon
L’industrie musicale gabonaise est parmi les plus dynamiques de l’Afrique centrale. On note cependant, le manque de professionnalisation dans cette industrie.
Cet article a pour vocation de présenter les opportunités de formation musicale, puis les initiatives des institutions privées ainsi que celles du gouvernement gabonais pour professionnaliser le secteur musical.
- Annie-flore Batchiellilys. Photo: DR
Les opportunités de formation
Au Gabon, quelques établissements scolaires ont réussi à intégrer les cours de musique dans leurs programmes. Ils trouvent nécessaire d’initier les enfants à la musique dès l’école primaire. À la fin de ce programme, les élèves ont le choix entre un cursus universitaire en musique ou des cours particuliers.
Au Gabon, la plupart des grands artistes ont été formés à l’étranger. Longtemps installé en France, Pierre Akendengué, y a appris l’harmonie, l’écriture, ainsi que la composition musicale. La chanteuse Annie-flore Batchiellilys a été initiée à la musique par Pierre Akendengué avant de prendre des cours de chant et de solfège au Studio Alice Dona à Paris, ainsi que les notions de jazz à l’école des Sirènes de Lyon.
Il n’y pas que les chanteurs qui se forment. Les beatmakers (les artistes qui composent et produisent des mélodies musicales) ainsi que les ingénieurs du son, suivent également des formations de courtes durées pour mettre à jour leur connaissance en composition et en arrangement musical.
D’autre part, la transmission des savoirs par les instruments de musique traditionnelle reste fréquente en Afrique. Certains artistes comme Patience Dabany, Nicole Amogho, Amandine, Annie-flore Batchiellilys et même Pierre Akenengué affirment avoir appris à chanter, à composer et à jouer les instruments traditionnels à travers des séances d’initiation dirigées par des membres de leur village.
Par ailleurs, l’autoformation permet aux artistes ne disposant pas de moyens financiers d’apprendre la musique. Des jeunes musiciens apprennent sur les tas, ils écoutent chanter d’autres artistes et recherchent des cours gratuits sur internet.
Les initiatives d’institutions privées
Au Gabon, des organisations étrangères telles l’Institut Français contribuent à la professionnalisation du secteur musical. L’Institut Français du Gabon organise souvent des ateliers de création musicale, des masters class ou encore des conférences.
Black Real Music, une organisation privée, créée par de Magali Palmira Wora (manager d’artistes), propose des formations sur le management artistique.
Les artistes s’investissent également dans l’éducation musicale. Pierre Akendengué est un bel exemple dans ce domaine. Sa structure Carrefour des Arts a formé plusieurs artistes dont la chanteuse Anne Flore Batchiellilys, qui elle-même est fondatrice du Studio-Flore, une école de musique. Queen Koumb (nominée au Kora Awards) est sortie de cette école.
L’Africa Music Institute : le grand projet de l’État gabonais
L’État gabonais a décidé de soutenir le secteur musical en contribuant à sa professionnalisation. Le gouvernement gabonais prévoit d’intégrer d’une manière effective les cours de musique dans les programmes scolaires. Les autorités ambitionnent également de créer des établissements spécialisés dans la formation musicale. Ainsi, les jeunes seront très tôt initiés à la musique.
Pour matérialiser sa volonté de soutenir l’industrie musicale, l’État gabonais a créé en partenariat avec la Berklee College of Music (Boston, MA), l’African Music Institute, une école de musique basée à Libreville. Cette institution organise six cursus de formation dont l’écriture et la composition musicale, la production et l’ingénierie musicale, la danse et la performance. L’école ouvrira ses portes en 2017. Des ateliers de création et d’interprétation musicale auront lieu en septembre prochain dans la capitale gabonaise. Ces formations devront accueillir 180 étudiants de nationalités africaines, qui seront encadrés par huit professeurs de Berklee.
Maquette du Campus de l'African Music Institute. Photo: African Music Institute
Recommandation
Avec le projet du campus Africa Music Institute, le Gabon va prendre le leadership de l’éducation musicale en Afrique. Cependant, le gouvernement gabonais doit s’investir pleinement dans l’éducation musicale dès l’école primaire, puis apporter son soutien à la professionnalisation des artistes musiciens. Bien qu’il existe quelques initiatives dans ce sens, soutenues par des organisations privées, il est de la responsabilité des autorités gabonaises de créer des programmes de formation, des centres d’apprentissage pour les jeunes artistes.
Source : Site web d’Africultures : www.africultures.com/ Afrisson, un site dédié au secteur musical africain : www.afrisson.com/ Le site d’informations Gabon Voice : www.gabonvoice.com/
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