5 artistes soudanais à suivre absolument
Amine Boushaba
Qu’ils habitent encore dans leur pays ou qu’ils soient éparpillés à travers le monde, les artistes soudanais de la nouvelle génération ont, malgré leur diversité, une chose en commun : leur attachement à leur pays et à leur culture. Dans un pays à la richesse musicale incomparable, les jeunes artistes soudanais n’hésitent pas à s’emparer de l’héritage de leurs ainés de la Nubian-pop à l’Ethio-jazz en passant par le traditionnel Maddih (chants religieux) et de les mixer aux sonorités plus contemporaines comme le rap, l’électro ou encore rock.
Voici une liste de cinq artistes à suivre de Khartoum à New York en passant par Amsterdam.
Gaida
Chanteuse et autrice-compositrice basée aux Pays-Bas, Gaida a grandi dans une culture familiale 100% soudanaise. Initiée à la musique par son père, elle chante du R&B dans la plus pure tradition acoustique. Ses paroles sont empreintes d’une vulnérabilité pure dans le sillage d’une Amy Winehouse, Jazmine Sullivan, Frank Ocean, Nai Palm ou encore Lauryn Hill. En 2019, le label Colors records l’a invitée dans son studio, à enregistrer « Morning Blue» dans le cadre d’un plus grand projet faisant la lumière sur le climat politique et social au Soudan.
Hiba Elgizouli
Autrice-compositrice-interprète mais aussi claviériste basée à Khartoum, Hiba Elgizouli a su apporter une fraicheur nouvelle à la scène musicale soudanaise. S’inspirant des contours lointains de la tradition musicale de son pays, Hiba Elgizouli propose une musique soul dans la tradition de la jeune garde soudanaise des années 60 tout en proposant, dans ses clips qu’elle réalise avec ses sœurs Sally et Mai, une esthétique néo-nubienne qui revisite l’élégance et l’esthétisme soudanais. Hiba est également l'une des fondatrices du groupe exclusivement féminin Salute Yal Bannoot et membre de l'Ahfad University Orchestra.
Dua Saleh
Originaire du Soudan est basée à Minneapolis, Dua Saleh se définit comme queer, non binaire, musulmane et immigrante. Artiste multi-performeur.se, Dua est auteur-compositeur, poète et acteur. Son premier EP Nūr, sorti en janvier 2019 a été acclamé par la critique. Sa musique est une fusion de rap, de pop et de R&B, bien qu’elle soit, à l’image de l’artiste, décrite comme défiant les genres. Dua Saleh a également joué fait du théâtre à Minneapolis et s’est retrouvé dans un rôle récurrent dans la série Sex education sur Netflix.
Bas’
Bas’, de son vrai nom Abbas Hamad, né en 1987 à Paris, est un rappeur et parolier américano-soudanais au succès bien installé. Ses collaborations avec des artistes de renom servent de source d'inspiration pour de nombreux jeunes musiciens soudanais. Bas’ commence à rapper en 2010, encouragé par le rappeur et producteur américain J.Cole avec lequel il aura de nombreuses collaborations, notamment son premier album Milky Way. Il paraitra également aux cotés de 50 Cent, Wyclef Jean et Price.
Sinkane
Multi-instrumentiste brillant, Sinkane, est né à Londres, a grandi au Soudan avant de s’installer à New York. Ahmad Gallab de son vrai nom est certainement l’artiste le plus connu de la diaspora soudanaise. Américain, Soudanais et musulman, comme il se qualifie lui-même, Il chante en 2017, en anglais et en arabe : « Kulu Shi tamaam » (Tout va bien) un titre qui prend des allures de manifeste politique, alors que le « Muslim Ban » et la recrudescence des violences policières inauguraient la présidence Trump. Son dernier album Dépaysé sorti en juin 2019 se fait l’écho de sa propre histoire d’immigré mais certainement aussi de la politique migratoire de l’administration Trump. Avec une musique aussi électrique que psychédélique l’artiste fait avec « Ya Sudan » un clin d’œil aux militants soudanais qui se sont levés contre la dictature d’Omar El Béchir
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