Brise africaine sur le festival Buskers À Morges
Neuchâtel vient de clore la 31è édition de son festival de musiques de rue Buskers sous un soleil radieux. Le principe est simple, l’organisation beaucoup moins. Elle implique une vraie participation du public, mais aussi des artistes, avec un parti pris pour subvenir aux besoins financiers de toute manifestation culturelle, qui contraste avec d’autres habitudes prises pour garantir la pérennité des événements et leur notoriété grandissante.
Une équipe bénévole s’est lancée dans l’aventure à Morges aux côtés de Sylvie Pasche, directrice artistique impliquée de longue date dans l’univers des musiques du monde. Grâce à cette passionnée et à son réseau professionnel, la première édition de Buskers À Morges se déroule du 17 au 20 août avec pour décor les rues de la ville historique, ses places, ses commerces et des points de vue panoramiques sur le Lac Léman.
Plus de cinquante artistes de tous horizons ont répondu à l’invitation. De l’imaginaire du Japon aux rythmes du Sénégal, c’est à chacun et chacune d’inventer son festival. Dans la dernière ligne droite, si un empêchement de dernière minute survient, il y a aussitôt des bénévoles ou des artistes sur le pont pour assurer la manœuvre et tenir le cap.
Chapeau l’organisation !
Qui dit Buskers dit concert au chapeau, mais aussi déambulation, spectacles de rue, diversité de l’offre artistique disséminée dans le tissu urbain. Cela implique une bonne logistique et une signalétique adaptée, tout en préservant la spontanéité et la simplicité. La philosophie d’une programmation en plein air qui ne s’affiche pas à chaque coin de rue ou dans la presse locale ajoute au charme de la fête.
Il ne s’agit pas de courir partout, de consommer pour consommer. L’équilibre financier de ces quatre journées de rencontre repose sur la vente des programmes, seul moyen de connaître les heures de passage et les lieux où se retrouver. Acheter un programme dans la rue devient ainsi un acte engageant autant qu’il permet de mieux profiter de la richesse des propositions artistiques, de discuter pour se recommander tel ou tel spectacle de rue.
Des locaux assurent bénévolement cette communication « acoustique », en référence à l’esprit d’un jeune festival dont l’efficacité repose sur la qualité de l’échange, la beauté d’une ville, l’effet de proximité et de convivialité entre artistes et publics.
Mieux s’écouter pour mieux s’entendre
« La Ville de Morges nous accompagne, car nous faisons le choix de l’acoustique, explique Sylvie Pasche. Nous n’avons ni personnel, ni matériel technique, ni câbles pour transformer des lieux propices à la convivialité, à l’écoute, à la détente, au rire, en salle de concert aseptisée. Le seul lieu sonorisé est celui que nous préparons pour « Blablaboost », un podcast enregistré en public chaque soir du festival au bord du lac avec les artistes. »
Sur ce plateau média, Françoise Ramel échangera avec les musiciens de Djeli Ndiaye Music et les autres artistes présents sur la durée du festival. Percussionniste formé dès son plus jeune âge dans un milieu traditionnel de griots, Mbar Ndiaye perpétue en Afrique et en Europe cet art de la transmission pensée et vécue comme une valeur fondamentale. Son groupe est l’invité d’honneur de BuskersàMorges.
Au commencement était le rythme
Artiste professionnel, griot, Mbar Ndiaye est réputé dans le monde pour avoir accompagné en soliste des grands noms de la musique sénégalaise et pour avoir formé beaucoup de percussionnistes à l’art traditionnel du Sabar. Dans le groupe Djeli Ndiaye Music, il se produit avec un autre griot sénégalais, Sankoum Cissokho, joueur de kora avec qui il partage régulièrement des plateaux en duo, mais aussi d’autres artistes chevronnés d’Afrique de l’Ouest, musiciens et danseurs.
« Mon lien avec l’Afrique fait partie de mon histoire depuis l’enfance. J’ai toujours été envoutée par les rythmes de ce continent. C’était une évidence de convier l’imaginaire mandingue pour cette 1ère édition aux côtés d’autres univers et d’artistes formidables. J’ai mis sur pied ce projet impliquant un nombre conséquent de bénévoles grâce à la complicité de Georges Grillon, fondateur du Buskers à Neuchâtel, avec qui j’ai eu le plaisir de collaborer pendant plusieurs années. » Sylvie Pasche
Découvrez tout le programme !
Programmation 2022 multiculturelle Principalement musicale et ponctuée de contes et spectacles, la programmation 2022 invite à embarquer pour un voyage unique de l’Amérique latine au Japon, en passant par l’Afrique de l’Ouest et l’Irlande, avec : Alambaya (musique, Tunisie/Réunion), Argusan (musique, France/Mongolie), Coralia Rodriguez (contes, Cuba/Suisse), Crazy Pony (musique et cirque, Suisse), Djeli Ndiaye Music (musique et danse, Sénégal), Doris Friedmann (théâtre musical, Allemagne), Duo R&R (musique, Argentine), Eoghan O’Sullivan (musique, Irlande), Hayatonnu (danse, Japon), Ivonne, César y Amigos (musique, Cuba/Suisse), La Cueva Flamenca (danse, Suisse), Maurice K (musique, France), Palenque La Papayera (musique, Colombie/Suisse), Teresa Larraga (contes, Espagne/Suisse), Wolverine (musique, Suisse), Absurdistan (musique)
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