Droit d’auteur, l’Afrique en marche !
La Confédération Internationale des Sociétés d’Auteurs et de Compositeurs (CISAC) a rassemblé en Algérie du 13 au 15 septembre dernier, des acteurs culturels du monde entier, pour parler du droit d’auteur en Afrique.
En 2016, la collecte des droits d’auteur sur l’ensemble du continent africain a atteint près de 67 millions d’euros, soit une augmentation de 9,5% sur les chiffres de l’année précédente. Cette croissance que l’on serait tenté d’applaudir de prime abord, reste pourtant mitigée.
En effet, les chiffres réalisés par le continent ne représentent que 0,7 % des collectes mondiales. Le dernier indicateur révèle bien que l’Afrique est encore en retard sur la question du droit d’auteur.
Pour faire évoluer les choses, la CISAC a réuni en Algérie des acteurs culturels venus de 22 pays du monde, qui ont réfléchi sur les stratégies à adopter sur le continent.
Le choix de la ville d’Alger pour ce rassemblement n’est pas fortuit. L’Algérie qui a enregistré à elle seule, une collecte de droit d’environ 23 millions d’euros (plus d’un tiers des chiffres du continent), est la bonne élève de l’Afrique francophone en matière de droit d’auteur.
Son succès, l'Algérie le doit à son Office Nationale des Droits d'Auteur (ONDA) qui a fait du lobbying auprès du gouvernement, pour que la protection des droits d’auteur et la lutte contre le piratage deviennent de véritables priorités d'Etat.
Cette belle campagne de l’ONDA s’est soldée par la destruction au bulldozer de 2 millions de disques piratés en 2016 et par la mise en place d’un système efficient de redevances sur les sonneries musicales de téléphones mobiles.
Le chantier du droit d’auteur en Afrique est assez vaste et complexe. Lutter contre le piratage qui devient de plus en plus normal et organiser efficacement la collecte des droits d’auteur, sont des challenges difficiles à relever à travers le continent. Il faudrait mettre en place des structures solides pour la défense des droits des créateurs et former les acteurs culturels du continent.
Face à tous ces défis, Bencheikh El-Hocine, membre du conseil d’administration de la CISAC reste confiant. « Les années à venir verront une forte progression des collectes en Afrique, cela est incontestable » a-t-il affirmé.
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