RDC : Reddy Amisi propose la création d’une structure de redevance sur la musique
Dans une interview accordée à une chaîne de télévision locale, le chanteur congolais Reddy Amisi propose la mise en place d’une structure de redevance sur la musique.
« Il est temps que les politiques congolais créent une version musicale de la Direction générale des recettes de Kinshasa (DGRK, chargée de collecter l’impôt dans la capitale congolaise), qui aura pour mission de faire payer à tous les utilisateurs de ces œuvres une redevance », a-t-il fait savoir.
L’ex musicien de Viva La Musica appelle à une mise en place « d’une commission devant recenser les boites de nuit, bars, terrasses, restaurants, véhicules, taxis, sur toute l’étendue nationale. Dans le but de connaître le nombre exact d’institutions qui utilisent nos œuvres, afin d’imposer une redevance qui sera reversée aux artistes ».
Pour l’auteur du tube « Prudence », la Socoda, la principale société congolaise de gestion collective, chargée de cette mission, semble s’essouffler. D'où la création d’une autre structure pour la protection d’œuvres musicales.
« Rien ne se fait pour nous honorer. Nous évoluons sans encadrement. Au grand marché (de Kinshasa), il y a un Chinois qui pirate toutes nos œuvres. De nous-mêmes, on ne peut l’arrêter en lieu et place de la justice congolaise. En entendant, ce sont les artistes musiciens qui en payent le prix », s’est-il plaint.
Ce n’est pas la première fois que les artistes congolais interpellent les autorités sur leurs conditions de vie. Piraterie, droit d’auteur, et infrastructures (salles de spectacle, studios d’enregistrement) sont parmi les difficultés évoquées par les musiciens.
La Socoda souvent pointée du doigt par les artistes sur la mauvaise gestion des droits d'auteur, assure pourtant rétribuer correctement les musiciens. Ainsi, 230 artistes ont été rémunérés en 2016.
« On perçoit tant soit peu quelque chose en termes de droits d’auteur. Toutefois, c’est vraiment dérisoire », affirme Ali Kalé, le frère de Pépé Kalé, musicien congolais disparu en 1998.
Pour répondre à ses détracteurs, un des administrateurs explique que la Socoda prélève les frais de fonctionnement sur l'argent récolté et « les 70% sont redistribués à l’artiste ».
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