L’Afrique du sud rend hommage à Hugh Masekela
Le légendaire trompettiste sud-africain Hugh Masekela est décédé ce matin en Afrique du sud.
Hugh Masekela, célèbre musicien de jazz, multi-instrumentiste, auteur, compositeur et activiste proéminent dans la lutte contre l’apartheid est mort ce matin à l’âge de 78 ans. Il est l’un des précurseurs de l’Afro-Jazz.
Né le 4 avril 1939, Hugh Masekela est mort à Johannesburg après une longue lutte contre le cancer de la prostate, entouré de sa famille.
« C'est avec un profond chagrin que la famille de Ramapolo Hugh Masekela annonce son décès. Après une lutte longue et courageuse contre le cancer de la prostate, il est décédé paisiblement à Johannesburg, en Afrique du Sud, entouré des proches. Un père aimant, un frère, un grand-père et un ami, notre douleur est profonde » annonce un communiqué de presse émit par la famille.
« Son activisme et sa contribution dans les domaines du théâtre, de la musique et des arts en général ont marqué l'esprit de millions de personnes dans le monde entier et nous sommes chanceux et reconnaissants d’avoir été les témoins d'un héritage aussi grand, empreint d'amour, et de sa créativité avant-gardiste qui s'étend sur six décennies. » poursuit ce communiqué.
Les condoléances à la famille et aux amis du défunt ainsi que les hommages ont commencé à affluer sur les médias sociaux peu de temps après l’annonce de la mort du musicien.
« Un baobab est tombé, la nation a perdu un musicien unique avec le décès de ‘Bra Hugh’ le légendaire jazzman Hugh Masekela (NDLR : Bra Hugh c’est ainsi qu’on l’appelait affectueusement en Afrique du sud. Bra est un diminutif de brother). Nous pouvons affirmer que Bra Hugh était l'un des grands architectes de l'Afro-jazz et qu'il a élevé l'âme de notre nation à travers sa musique intemporelle », a écrit le ministre sud-africain des Arts NathiMthethwa sur Twitter.
Le président de l'Association des musiciens d'Afrique du Sud, Tebogo Sithathu, a déclaré à la chaine télé eNCA que Masekela « utilisait sa musique pour le plus grand bien. Il m’a tellement inspiré dans ma lutte contre le gouvernement de l'apartheid. Mes condoléances à sa famille » a-t-il dit.
L’auteur de l’album No Borders a découvert en 2008 qu’il souffrait d’un cancer de la prostate lors d’un contrôle de routine. En mars 2016, il a dû subir une intervention chirurgicale après que le cancer se soit propagé. Au début de l'année dernière les problèmes de santé s’accumulent pour Bra hugh forçant son équipe à reporter et annuler la plupart de ses spectacles prévus pour le reste de l’année. De plus, en avril dernier, il avait une chute et s'est disloqué l'épaule droite en assistant à la cérémonie des Mo Ibrahim Awards au Maroc.
À l’âge de 21 ans, le musicien part en exil et a vécu à New York et Los Angeles entre autres. Il arrive à New-York en pleine période de gloire du jazz et s’immerge rapidement dans le milieu. C’est là qu’il perfectionne son art aux côtés des légendes du jazz afro-américains Dizzy Gillespie et Louis Armstrong. Ces derniers l’encouragèrent à se démarquer des influences américaines et à développer son propre style inspiré des sonorités africaines. Son premier album sorti en 1963 est intitulé Trumpet Africaine.
Hugh Masekela est l’auteur d’une quarantaine d’albums et plusieurs hits. Il a travaillé avec de nombreux grands musiciens tels que Fela Kuti, Miriam Makeba, Marvin Gaye et Stevie Wonder. Hugh Masekela était directeur artistique et coproducteur du festival Zaïre 74, organisé en parallèle du « combat du siècle » entre les boxeurs Ali et Foreman au Zaïre (RD Congo) en 1974 et de l’album du même titre parut en juin de l’année dernière.
Hugh Masekela à travers sa longue carrière faisait la promotion du panafricanisme en collaborant avec des artistes de différents pays et ceci à travers plusieurs générations. Son dernier album No Borders avec des artistes comme Trésor (RDC), Oliver Mtukudzi (Zimbabwe) et Kabomo (Afrique du sud) en est l’illustration parfaite.
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