Le Hip-hop sénégalais pleure Sarenzo
Le rappeur sénégalais, Malick Sarr, plus connu sous le pseudonyme artistique de Sarenzo, est décédé des suites d'un accident de circulation survenu dans la banlieue de Dakar, le vendredi 2 février 2018.
Méconnu du grand public, Sarenzo n'en était pas moins une des chevilles ouvrières du rap sénégalais dans la ville de Guediawaye. La nouvelle de sa mort a plongé ses amis et toute la communauté rap de Guediawaye dans une profonde tristesse. Cette figure de proue de G-Hip-hop, le centre des cultures urbaines dirigé par Fou Malade était apprécié de tous.
Né à Guédiawaye il y a une trentaine d’années, Sarenzo était un rappeur engagé. D’une part, parce qu’il utilisait sa voix pour dénoncer avec ardeur ce qu’il percevait comme des tares de la société : corruption dans la police, insalubrité régnant dans certaines zones d’habitation de la banlieue dakaroise.
D’autre part, Sarenzo ne se contentait pas de rapper explique Aliou Sané, membre du collectif Y'en a marre qui se souvient : « Sarenzo a participé aux côtés de Malal Almamy Talla alias Fou Malade, à ériger et animer le centre G Hip-Hop, une structure œuvrant dans la réinsertion des jeunes dans les métiers des cultures urbaines. »
L’artiste Fou Malade se rappelle que Sarenzo a contribué à l’instauration d’un climat apaisé entre les chanteurs vivant dans la banlieue : « Au début, nos groupes de rap étaient ennemis. Nous nous battions avec des couteaux dans les rues mal éclairées du quartier. Puis un jour, il est venu seul chez moi. Immédiatement, des jeunes de mon entourage se précipitèrent sur lui avec des armes blanches. Il fit sereinement le signe de la paix et demanda à me parler. »
Malal Talla raconte que Sarenzo a prêché l’unité et la sérénité en ces termes : « Si nous sommes réellement sincères dans notre engagement dans le hip-hop sénégalais, nous devons utiliser nos énergies pour réaliser des actes positifs et non des actes de violence. Nous ne tirerons aucune gloire à nous haïr et nous risquons de tous finir en prison comme nos ainés » « Quel leader Malick ! » conclut Fou Malade.
Des nombreuses personnes tels que Oumar Sall, Massamba Gueye, Amadou Fall Ba, Déesse Major, Simon Kouka ont également exprimé leur peine sur des réseaux sociaux.
Le jeune artiste Seydina Mokonzi n’a jamais oublié sa rencontre avec Sarenzo : « Mes premiers souvenirs avec toi datent des années 1994 – 1995, j’étais môme j’étais souvent présent à vos côtés au quartier Guediawaye, sur la terrasse de la maison où est né le groupe de rap « Djama-ji » qui devint quelques années plus tard « B One X » j’étais votre premier fan !
« Tu étais une personne toujours souriante dotée d’un humour époustouflant. Les meilleures partent les premiers, c’est avec d’énormes regrets que nous te laissons partir mais tu resteras à jamais l’un des nôtres, que la terre te sois légère Malick »
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