Tal B : « Je salue les efforts de Music In Africa qui aide à la mobilité des artistes »
Grâce au programme Music In Africa Connects (MIAConnects), qui soutient la mobilité des artistes sur le continent africain, le rappeur malien Tal B s'est produit à la 11e édition du Festival Assalamekoum en Mauritanie. Il répond ici à quelques questions de Cheick Aïdara, pour Music in Africa.
Après votre prestation du 23 juin dernier à l'Institut Français de Mauritanie (IFM) et votre participation au Festival Assalamalelkoum, quelles sont vos impressions ?
Je suis content quant à la qualité de l'organisation, l'accueil du public, la qualité de la sono… Le Festival Assalamalekoum est à saluer et à soutenir, surtout que c'est l'un des plus grands festivals de hip-hop qui se déroule dans un pays charnière entre le Mali et le Sénégal.
Après l'étape de Nouakchott, peut-on connaître vos projets d'avenir ?
Je travaille sur mon 3e album et après je pense créer un label, même si comme vous le savez, le rap malien traverse beaucoup de difficultés. Mon ambition est d'encadrer et d'aider les jeunes rappeurs maliens et pourquoi pas organiser un festival hip-hop dans mon pays, pour combler un vide qui s'installe depuis longtemps.
Pensez-vous entamer une tournée africaine ou européenne ?
Je pense surtout à une tournée européenne, car j'ai pratiquement sillonné tout le continent africain. Je me suis déjà produit en France et en Espagne, mais j'ai envie d'investir d'autres pays européens, pour aller à la rencontre de la diaspora malienne et africaine. Vous savez, j'ai envie de montrer à ces différents publics qui ne connaissent certainement pas le Mali, la richesse et la variété mais aussi la spécificité culturelle du rap malien qui est encore peu connu.
Que direz-vous de l'apport des partenaires et sponsors pour les rappeurs que vous êtes ?
Pas grand-chose. Les rappeurs maliens sont peu soutenus par les sponsors. Moi, j'ai la chance d'être soutenu par un opérateur téléphonique, Orange Mali, qui m'accompagne et m'aide. Cette société est pratiquement la seule à soutenir les opérateurs culturels au Mali. L'État participe peu dans cet effort promotionnel. Je salue aussi les efforts des partenaires qui aident à la mobilité des artistes comme Music In Africa, qui a pris en charge ma présence à ce festival Assalamalekoum et que je remercie au passage.
Quelles sont les difficultés auxquelles vous faites particulièrement face ?
Les difficultés sont nombreuses et se situent essentiellement au niveau de la promotion, mais aussi de la distribution, sans compter que nous avons peu d'activités dans l'année. Nous n'avons pas un grand festival comme Assalamalekoum, ni de grands partenaires qui soient capables de soutenir une telle machine, comme les grandes chaines de télévision à l'image de TV5 pour porter notre image, ni de grosses structures capables de nous accompagner. Nous faisons certes de petits festivals et mon ambition est, je le rappelle, de créer un grand festival hip-hop dans mon pays.
Quels sont vos mots envers le public malien de Nouakchott qui est venu vous soutenir en masse ?
À ce public, je dis mille fois merci pour l'accueil et l'enthousiasme à mon égard. D'ailleurs, le public malien a exigé à ce que j'organise un concert spécial et j'en ai discuté avec Monza, le directeur du Festival Assalamalekoum, pour voir comment nous pouvons organiser un tel évènement.
Propos reccueillis par Cheick Aïdara
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