« Electric Night » de Trésor, un voyage dans le temps
Basé en Afrique du sud, l'artiste originaire de la RDC, Trésor, a récemment dévoilé « Electric Night », un nouveau clip en collaboration avec le rappeur sud-africain AKA. Le clip et la chanson nous transportent dans l’univers disco des années 80 et annonce aussi le thème de son 3e album studio, Nostalgia.
La vidéo s'ouvre sur une image mire, qui plonge les plus anciens d’entre nous dans l’ambiance rétro des années 80 début 90, période où la télévision ne diffusait que quelques heures par jour. Vous vous souvenez sûrement de ces carrés de couleur rouge, vert, jaune et bleu sur fond quadrillé noir et gris qui annonçait le début ou la fin de la transmission télé avant l’avènement des chaines 24/24. Je me souviens, dans mon enfance, la télévision nationale du Zaïre (ancien nom de la RD Congo) ne démarrait que vers 12 heures et cette fameuse image mire était censée nous faire patienter. Ah, la bonne veille époque…
Dès le début on voit AKA, blond platine et lunettes fumées, avec une keytar en bandoulière, devant un public qui visiblement s’impatiente ; pendant ce temps, Trésor file vers le lieu du spectacle dans un super bolide, une scène futuriste qui contraste avec l’ambiance retro de la scène précédente.
Boule disco multicolore, ouverture de rideaux à paillettes, Trésor apparait dans un ensemble rayé noir et blanc avec des lunettes fumées également. La fête peut enfin commencer : fumigènes, lumières fluo, le public envahit la piste de danse.
Ce visuel rappelle les émissions disco, tourné en direct avec un public dansant dans le fond. Loin de son rôle de rappeur, AKA se transforme pour l’occasion, en chanteur-keytariste des années 80.
Tell me how you feeling? Get grooving and feel alright, get your back of the wall let’s get it on and lose control Oooh Electric night, uuh-ooh shake up my night
(Dis-moi comment tu te sens? Vas-y bouge et relaxe, bouge toi du mur et laisses-toi aller…)
Avec « Electric Night » , Trésor nous invite à faire la fête, à le suivre dans les nuits chaudes et électriques, ambiance rétro. Bien plus, avec Nostalgia, il nous invite à le rejoindre pour un véritable voyage musical, à la redécouverte des sons qui ont bercé notre enfance.
Le titre s’inspire de l’ère musicale Bubblegum sud-africaine des années 70 et 80. La musique Bubblegum locale est un mélange de pop, funk et disco avec des sonorités distinctement sud-africaines. Le son du synthétiseur est d’ailleurs la marque de fabrique de l’époque. Cette période est souvent décrite comme l’une des périodes de gloire de la musique sud-africaine, popularisée par des artistes tels que Brenda (Fassie) & the Big Dudes et Yvonne Chaka-Chaka, vers la fin des années 80. Ces dernières ont d’ailleurs conquis tout le continent africain avec cette musique.
Plus que le visuel, sa façon de chanter et de bouger s’inscrit parfaitement dans cette ère que Trésor semble affectionner particulièrement.
Dans une interview accordée à une radio, locale Jacaranda FM, le chanteur avoue avoir voulu nous replonger dans l’univers musical de son enfance dans la ville de Goma sa ville natale dans l’est de la RDC, à la découverte de la collection de cassettes de ses parents. C’est là qu’il a découvert la musique des légendes telles que Bob Marley, Johnny Clegg, Yvonne Chaka-Chaka, Brenda Fassie, Hugh Masekela, Angélique Kidjo et tant d’autres.
Toujours dans l’imaginaire des années 80, le clip se ferme avec Trésor qui sort de la salle de spectacle, suivit dans les ruelles sombres et désertes de la ville par deux jeunes demoiselles, visiblement envoutées par sa musique.
« Electric Night » est une introduction parfaite à l’album Nostalgia. Cet album de 13 chansons, sur à peine 52 minutes, est un voyage dans le temps, un hommage à une période révolue. L’opus contient de nombreuses collaborations qui offrent des sons pop africains variés, qui nous transportent constamment entre passé et présent.
Outre AKA, on retrouve The Soil, Beatengerg, Mafikizolo et Kwesta d’Afrique du sud. Trésor collabore également avec Lokua Kanza, l’un de ses mentors, dans une ballade très émouvante en Swahili, qui parle de retrouvailles avec des êtres chers disparus. Probablement un hommage à ces parents. Il s’associe aussi aux Kenyans de Sauti Sol sur un rythme très entrainant, en français, lingala et swahili une vraie incitation à faire encore la fête.
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