Black Panther : le triomphe des musiques africaines aux Oscars 2019
La 91e cérémonie des Oscars qui s'est déroulée la nuit dernière à Los Angeles (États-Unis), a vu le film Black Panther glaner trois prix dont celui de la meilleure musique de film ; une victoire pour les musiques africaines.
Le triomphe de la meilleure partition musicale de ces oscars, est celui d'une belle rencontre artistique entre le compositeur suédois Ludwig Goransson et le musicien sénégalais Baaba Maal.
Artiste en quête constante d’authenticité, Goransson a développé une méthode bien particulière de travail en enregistrant les différentes sonorités qu'offre la nature, pour nourrir ses compositions.
Contacté pour la bande originale du film Black Panther, il s'est assigné la tâche très ardue de composer une musique qui représenterait parfaitement le royaume fictif du Wakanda dont il est question dans le long métrage.
Peu inspiré, Goransson demande alors aux conseils de son ami de longue date Coogler, qui lui propose de se référer aux musiques africaines.
« L'une des premières conversations que Ryan et moi avons eues a été de savoir comment nous pouvions nous servir des sonorités africaines pour la réalisation de la bande originale ». l'Afrique est un vaste continent et pour l'explorer, ne serait-ce que culturellement, il faudrait vraiment savoir où poser les pieds...
Grâce à ses recherches en ligne sur les musiques ouest-africaines, Goransson obtient les contacts Baaba Maal et d'un membre du groupe folk Mumford & Sons. Le chanteur sénégalais l'invite alors à se rendre à Dakar (Sénégal) ; ce que le musicien suédois, curieux, accepte volontiers.
« Quand je l'ai entendu chanter devant moi, c'était en quelque sorte une expérience religieuse », a déclaré Goransson au sujet de Baaba Maal. « Je me suis dit Oh mon Dieu, je dois retransmettre ce sentiment dans le film » !
Pour Baaba Maal, inviter l'Européen en Afrique a été simplement intuitif. Selon lui, le compositeur suédois devait toucher du doigt les cultures africaines et pouvoir profiter en live des vibrations de nos musiques.
Les deux hommes entrent en studio et travaillent acharnement avec le tambour, le balafon, la kora et d’autres instruments traditionnels africains. Leurs séances sont « expérimentales » pour reprendre les mots de Baaba Maal.
Goransson dû poursuivre son voyage vers d'autres destinations pour enrichir le travail avec d'autres idées sonores. Baaba Maal, qui avait quant à lui fourni la voix à la partition, n'avait plus qu'à attendre la sortie du film.
À la parution du long-métrage, l'artiste sénégalais a dit toute sa satisfaction : « Je sais que nous avons exactement fourni ce qui était bon pour ce film ».
L'impression de Baaba Maal s'est confirmée hier à la nuit des Oscars, quand Ludwig Goransson est monté sur scène pour recevoir la célèbre statuette.
Pour beaucoup, Baaba Maal devait aussi être de la cérémonie et prendre part au sacre ; mais malgré son absence, Goransson n'a pas manqué de lui rendre hommage.
Après un clin d'oeil à son ami Coogler, il a remercié les « incroyables artistes africains » avec lesquels il a travaillé, mentionnant en premier le nom de Baaba Maal.
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