Madina N’Diaye
Bio
Madina N’Diaye est malienne. Malienne de cœur, de foi et d’inspiration. Pourtant, les maliens sont curieux d’elle comme d’une énigme. Renvoyant les uns à l’archaïsme de leurs craintes, Madina encourage l’enthousiasme des autres pour une modernité synonyme d’éveil. Car Madina se nourrit d’un élan que rien ne dément.
Elle joue, compose et chante avec la force d’une évidence qui la porte à franchir tous les obstacles liés à sa condition de femme africaine. Son talent est indissociable de son audace. Elle n’est pas venue à la musique par héritage mais par ce profond amour qui brave les interdits. C’est ainsi qu’elle a « embrassé » la cora – instrument traditionnellement réservé aux griots – il y a quinze ans, et qu’elle monte inlassablement sur scène malgré sa récente cécité.
Passionnée et militante, exigeante et généreuse, Madina N’Diaye trace un chemin inédit à travers la musique mandingue. Elle a su apprendre des détenteurs du patrimoine musical de l’Afrique de l’Ouest, tel Toumani Diabaté, et a su tout aussi bien s’attacher la fidélité de jeunes musiciens issus de l’Institut National des Arts de Bamako. Elle a le courage de tenir ensemble la tradition et sa dignité de femme indépendante, son ambition d’artiste atypique et l’hommage qu’elle rend à sa culture. Ses compositions originales révèlent d’autres influences, dont Césaria Evora, et ses arrangements dévoilent une instrumentaliste savante en quête d’ouverture.
Quant à son interprétation, Madina fait preuve d’une maîtrise vocale où s’exprime une grande richesse d’émotion. De la fermeté de l’interpellation au lyrisme de la confession, tantôt grave, tantôt aérienne, Madina va de la fable universelle au monologue intérieur, habitée par ses colères, ses accès de mélancolie, ses peurs et ses espérances. Elle glorifie tour à tour l’engagement des femmes, l’éternelle Afrique et le pouvoir vivifiant de la musique. Pouvoir dont Madina N’Diaye s’est emparé en se saisissant de la cora et de sa captivante limpidité.