Cameroun : Krotal prêt à lancer le JTR

• Son séjour dakarois 

Tout est parti d’un forum sur Whatsapp, explique Krotal. En effet après quelques discussions de groupe, il a été convié au pays de la teranga par le rappeur Xuman, avec le reggae maker burkinabé Sharaf et le rappeur malien Master Soumy. Krotal explique que Xuman qui anime au Sénégal le Journal Télévisé Rappé (JTR), est pour lui un vieil ami. Leur rencontre à Dakar, s’inscrit dans le cadre d’un projet de lancement du JTR au Cameroun, initié par Xuman.

Krotal se réjouit d’avoir rencontré à l’issu de ce séjour, les collectifs Y'en a marre et Guédiawaye Hip hop, avant de se rendre à la Maison des Cultures Urbaines de Dakar.

Le moment fort du voyage demeure pour lui, la rencontre avec les représentants d‘Open Society Initiative for West Africa (OSIWA). L’organisation lui proposé un appui technique, lui fournissant des équipements pour pourvoir réaliser le JTR au Cameroun. Krotal a aussi été en studio pour assister à l’enregistrement audio du JTR et a pris part à la prise d’image de l’émission. Pour la suite de son séjour, une rencontre a été prévue avec le rappeur Didier Awadi, ainsi qu’une visite touristique sur l’île de Gorée.

• Les défis pour le lancement du JTR au Cameroun

Selon Krotal, il devrait y avoir quelques défis à relever pour le lancement du JTR au Cameroun. Il explique que son pays compte plus de 200 ethnies, avec une forte diversité linguistique et des influences culturelles différentes. Peut-être produira t-il l’émission en pidgin (parlé populaire camerounais), a t-il sorti en riant.

Pour ce qui est de la liberté d’expression, Krotal explique que les choses sont beaucoup plus avancées au Cameroun qu’on ne pourrait le croire. L’hebdomadaire Popoli dont le nom s’inspire de celui de Paul Biya (président du Cameroun), est selon lui est un des symboles de la liberté d’expression camerounaise. Des caricatures et critiques du pouvoir y sont faites régulièrement.

 Il demeure donc convaincu que le JTR pourrait connaître le succès au Cameroun malgré le défi ci-haut évoqué de la forte diversité linguistique.

Il explique qu’il faudra néanmoins faire face à la sérieuse concurrence de quelques émissions satiriques tel Le Journal Du Bien de la chaîne STV, déjà très suivi par le public camerounais. Mais il pense que le JTR avec son côté hip hop, atteindra plus facilement la jeunesse qui est la cible la plus importante au Cameroun du point de vue du nombre. Il entend d'ailleurs travailler en étroite collaboration avec Xuman, pour des échanges de reportages et des partages d’expériences.

• La diffusion du JTR Cameroun

Pour la diffusion du JTR du Cameroun, Krotal dit avoir accès 24/24H à 4 chaines de télévision privées, appartenant à un réalisateur hip hop camerounais nommé Kallash. Il aurait aidé ce réalisateur à accéder au bouquet Creolink, alors que ce dernier faisait face à des obstacles d’ordre tribaliste quand il cherchait à diffuser ses chaînes à travers le monde.

Krotal explique qu’avec Creolink, il pourrait diffuser le programme sur toutes les dimensions du globe.

• Son actualité musicale

Concernant son actualité musicale, entre 2015 et 2017, il a sorti les volumes 1 et 2 d’un projet titré Cœur de lion, peau de panthère qui est actuellement disponible sur des réseaux de vente numérique comme iTunes ou encore Amazone. L’artiste explique que la sortie physique de l’œuvre est actuellement en préparation.

En dehors de ce projet, Krotal produit aussi une dizaine d’artistes dans son label indépendant dénommé Ndabott Family. Il fait participer tous ses artistes à un projet commun, pour susciter une apparition simultanée sur la scène camerounaise. Il dit avoir pris part lui aussi à quelques titres du projet.

• ACCES 2017  

Au sortir de l’entretien, Krotal s’est dit très heureux de rencontrer l'équipe de rédaction de Music in Africa, une structure qu’il connaît depuis plusieurs années déjà. Il a exprimé son désir de participer à la conférence ACCES 2017.

En effet  ACCES 2017 est une rencontre organisée  par la Fondation Music in Africa. Cette conférence qui se tiendra du 17 au 18 novembre à Dakar (Sénégal), a pour but de favoriser les échanges entre les différents acteurs de l’industrie musicale africaine.