
Massanga - « Profiter na bolingo »
L'an dernier, « Profiter na bolingo » s’était glissé dans notre liste des 10 hits de la Centrafrique. 12 mois se sont écoulés et l’œuvre de Massanga continue de séduire les mélomanes du pays de Boganda. Analyse.
- Massanga - « Profiter na bolingo » (Photo) : Facebook Officiel
Le titre sango (langue nationale de la Centrafrique) « profiter na bolingo », se traduit littéralement en français par « profiter de l’amour ».
Pour Massanga, quand deux personnes s’aiment, une certaine harmonie les entoure et de leur union, une musique naît. Cette chanson de l’amour, est selon elle, écrite en rumba.
Les vieux mélomanes centrafricains pourraient avoir l’impression de retrouver en « Profiter na bolingo », des mélodies du regretté Thierry Yézo et de son orchestre mythique le Formidable Muziki, qui ont fait danser Bangui (Centrafrique) dans les années 70 et 80. Mais l’œuvre de Massanga est bien contemporaine.
La douceur de Paris, ville de lumières et romantique, aura accompagné la jeune artiste dans la réalisation de son morceau langoureux. Sur quelques séquences, on voit la Seine couler paisiblement et refléter la lueur des réverbères de la capitale française.
Quand on écoute « Profiter na bolingo », on est tout de suite saisi par les vers et les strophes de son auteure. La syntaxe des phrases est correcte et l’essentiel de l’œuvre est écrit dans un sango raffiné et soutenu.
L’amour, le vrai, celui qui fait ressentir la nécessité d’être toujours à deux, de se tenir la main et de regarder dans la même direction, c’est celui-là que chante Massanga, dans la gamme de Si majeur, que le compositeur baroque Maroc-Antoine Charpentier considérait pourtant comme la gamme de la colère et de la plainte, dans son livre Règles de composition paru en 1690.
Le morceau est exécuté en rumba et il est soutenu par une guitare solo dont les notes aiguës poussent à l’élévation.
Dans le refrain, une voix d’homme soutient subtilement celle de Massanga. La jeune chanteuse est une véritable exception dans la musique centrafricaine, elle est la seule, à évoluer dans un style jusque-là réservé aux hommes.
En avril dernier, la chaîne Digital Black Music (DBM) avait ajouté l’œuvre, qui totalisait alors plus d’une centaine de milliers de vues sur les réseaux sociaux, à sa playlist.
Une consécration pour Massanga et pour toute la rumba centrafricaine, qui est longtemps restée voilée par celle congolaise.
« Profiter na bolingo » est plus qu’une chanson, c’est un partage d’expérience, un enseignement que délivre son auteure sur la beauté de l’amour. L’œuvre est disponible sur YouTube, iTunes, Deezer ou encore Google Play.
Artiste : Massanga
Single : « Profiter na bolingo »
Label & Année : EfficacePro (France), 2017
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