Mustaf & DJ Exampler : des « melting-potes »

Originaire de Copenhague, Troels Kampmann Kjar, dit DJ Exampler, est au Sénégal dans le cadre d’échanges interculturels par Africulturban. Sa collaboration avec Mustaf, du groupe Baat Sen Fune s’est nouée « spontanément » à Dakar en 2010, à l’occasion du festival de hip hop Festa 2H organisé chaque année depuis 11 ans par Africulturban. Exampler, est compositeur, producteur, beatmaker et pianiste, était venu prendre part à ce festival en compagnie de son groupe Veteran Cosmic Rocker et a été séduit par le dynamisme des dépositaires de la musique urbaine au Sénégal. « L’aventure a démarré en 2010. Nous étions venus au Sénégal pour jouer et pour participer à des workshops dans le cadre du Festa 2H. J’ai vu tellement d’artistes talentueux que j’ai pensé à produire une compilation avec eux.»

Cette compilation, intitulée from Dk to Dk (du Danemark à Dakar) a enregistré la participation de Matador, Mustaf, Staaz et d’autres artistes venus respectivement de la Mauritanie et de la Guinée-Bissau. « Mustaf a une expression musicale très originale et ensemble nous allons repousser les frontières de la créativité » explique Troels Kampmann Kjar. C’est donc avec lui que son compère vocaliste enregistre son premier album solo dont la sortie est prévue au cours de l’année 2014. « Ils disent que j’ai du talent mais j’estime que c’est un apprentissage, c’est pour cela qu’on a mis nos expériences musicales ensemble pour obtenir ce métissage. J’ai été deux fois au Danemark et dans d’autres pays européens et on m’apprécie là-bas. Je me donne à fond dans ce que je fais car j’aimerai que le monde entier découvre cette musique.»

L’enregistrement de l’album avait été commencé au Danemark et maintenant qu’il (Exampler). Nous y avons commeinvités Matador, Didier Awadi et mon frère Ode de Baat sen. L’album est disponible sur l’international et Nomadic Wax de Ben Herson Etats-Unis en, fera la distribution ainsi que la promotion en Europe» explique Mustaf qui est aussi bien rappeur que chanteur.

Mystique musique

Il se rappelle que lors d’une tournée en Mauritanie, Sefyu, rappeur FrancoSénégalais était sous le charme de sa musique. «Il croyait que j’étais comédien car c’est moi qui animait l’hôtel où nous étions. Quand je suis monté sur scène il a quitté les coulisses pour savoir qui chantait et était surpris de constater que c’était moi» révèle l’artiste qui a été ambassadeur pour le bien-être de l’enfant africain et qui a tourné des films de sensibilisation avec l’ONG Plan International et le Forum International pour la Paix en Afrique (Fipa) sans compter son apparition aux cotés de Didier Awadi, Matador, Keyti, Thiat de Keur Gui ou encore Jojo de Yatfu dans le film documentaire Democracy in Dakar. Son producteur, Exampler, a lui aussi un background hétéroclite. « Nous ne savons pas réellement comment définir le style musical que nous mettons en place à travers cet album. Mais pour l’essentiel nous essayons de faire converger nos racines. J’ai fait des beats hip hop pendant des années.»

« Mais mes sources d’inspiration sont multiples. Pour réussir, un musicien doit créer sa propre expression artistique. Mes parents ont été musiciens, et leur influence m’a amené à mettre des sonorités jazzy et électroniques dans mes compositions» confie Troels Kampmann. A ses cotés, Mustaf dit développer des thématiques essentiellement positives dans son prochain album. « J’aime tout ce qui est positif. Je suis du ghetto, je viens de Pikine (banlieue proche de Dakar) et je développe surtout le social living, le vivre ensemble, l’entraide En outre les gens me disent souvent « Baye Fall » car disent-ils je leur semble mystique. « Cela est surement dû à mon héritage familial car mes grandparents Cheikh Samba Diarra Mbaye et Cheikh Mor Thioune ont été faits Cheikh par Cheikh Ahmadou Bamba, fondateur du mouridisme. Cet héritage religieux est donc une base pour moi et me garde de m’immerger dans le monde matériel » assure Mustaf. Comme pour lui faire écho, son compère Exampler précise que dans leur démarche il est tout aussi important de faire des bons workshops en ce sens que, pour eux, l’aspect échange culturel est aussi très important. 

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