Se replonger dans Wakafrika, l'un des chefs-d'œuvre de Manu Dibango
En hommage à Manu Dibango décédé le 24 mars 2020 des suites du coronavirus, notre contributeur Mamadou Sekk nous replonge dans l'un des chefs d’œuvres du saxophoniste camerounais, Wakafrica.
L’album Wakafrica de Manu Dibango est l’album de la réunification musicale de l’Afrique. C’est un album produit par le talentueux superviseur musical, artiste, compositeur et producteur George Acogny.
Avant tout, il fascine par sa pochette dont l’illustration n’est rien d’autre que Manu Dibango en personne qui apparaît dans une posture où tout son corps épouse la forme de l’Afrique.
Wakafrica est aussi un album où l’on retrouve quelques classiques africains revisités et réarrangés dans des styles plus contemporains par la crème de la crème des artistes africains. Véritablement un album très réussi.
Un excellent choix de Manu Dibango tant au niveau des artistes que des chansons.
Ainsi quand on choisit des artistes africains tels que Salif Keita, Touré Kunda, Youssou N’Dour, Papa Wemba, Angélique Kidjo, Ladysmith Black Mambazo...(entre autres) et qu’on invite des artistes anglo-saxons qui ne sont pas des moindres en l’occurrence Peter Gabriel, Sinead O'connor qui chantent sur une musique exécutée par une partie de la crème des instrumentistes africains tels que Ray Lema, Brice Wassy, Tony Allen, Francis MBappé, Moriba Koita, Lansina Kouyaté, Assane Thiam, Mbaye Dieye Faye (entre autres)... et d’autres musiciens invités : Manu Katché, Dominic Miller cela donne un résultat exceptionnel ; Wakafrica restera dans les annales de l’histoire de la musique africaine voire mondiale.
On y retrouve presque tous les styles et genres musicaux : highlife, makossa, afrobeat, juju music, mbalax, mandingue, jazz, funk, mbube, raï, rumba...
En écoutant Wakafrica, de prime abord, on est surpris par la probité et la virtuosité du maestro Manu Dibango envers les classiques choisis et revus : « Soul makossa », « Emma », « Lady », « Hi-life », « Wimoweh », « Ami oh ! », « Jingo », « Pata pata », « Diarabi »...
Ainsi comme charité bien ordonnée commence par soi-même l’album s’ouvre sur un air de makossa, le fameux « Soul Makossa » de Manu Dibango que Michael Jackson avait plagié, ici interprété avec brio par Youssou N’Dour.
Le très bon « Emma » du groupe Touré Kunda est repris magistralement avec Salif Keita au chant dans un style un peu jazzy. Angélique Kidjo et Papa Wemba nous surprennent agréablement en nous servant l’une des plus belles versions du célèbre « Ami ho ! ».
Wakafrica est une merveille. Toutes les chansons sont épatantes et l’atmosphère générale, une réussite. C’est un album de référence de la musique africaine contemporaine. Manu Dibango y a gagné son statut de légende de la musique africaine en mettant sous sa houlette la crème de la crème de la musique africaine.
Ne pas découvrir Wakafrica, c’est risquer de passer à côté d’un album qui fait partie de l’essentiel de la musique africaine.
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