RDC : 10 souvenirs indélébiles du parcours de Franco Luambo
En 33 ans de carrière, feu Franco Luambo (1938 - 1989) a su marquer l’histoire de la musique en RDC et en Afrique, de sa touche singulière. Véritable icône de la rumba, il est légitimement considéré par de nombreux experts, comme un des pères de la musique moderne congolaise.
De son Sona-Bata natal au panthéon des musiques africaines, Franco a réalisé un parcours exemplaire, qui continue de fasciner aujourd'hui.
Au fil du temps et tout le long de son ascension, Franco s'est vu attribuer de nombreux surnoms et distinctions, notamment Franco de mi amour, sorcier de la guitare, yorgho (parrain), le Balzac de la musique africaine, grand maître de la musique zaïroise, officier du grand ordre du léopard ou encore le colosse du Congo.
Décédé aux cliniques de l'Université Catholique de Louvain Mont-Godinne, le 12 octobre 1989 en Belgique, il a laissé en legs à la postérité, quelques souvenirs indélébiles de son remarquable parcours ; nous vous en listons 10 ici :
- Une passion incommensurable
La folle passion de Mario pour la musique et la guitare s’est très vite révélée. Déjà à 7 ans, il fabrique son premier luth à partir d’une boîte de conserve et s’en sert pour jouer de la musique pendant des matchs de football.
- Un orchestre hors pair
Devenu guitariste professionnel à l'âge de 18 ans, Mario fonde l’orchestre OK Jazz qui deviendra plus tard le Tout Puissant Ok Jazz (TP OK Jazz). Avec ce groupe, il participe en 1974 au Festival Zaïre 74, tenu à l'occasion du mythique combat de boxe opposant Mohamed Ali et George Foreman, à Kinshasa (RDC). Même quand on est un grand talent, pour bien grandir, il faut pouvoir bien s'entourer !
- La reconnaissance nationale
Franco travaillait avec obstination pour être reconnu chez lui, même si l'on dit des fois que nul n'est prophète chez soi. En 1976, il est décoré Officier de l'Ordre national du Léopard. C’est la plus haute distinction honorifique de la République Démocratique du Congo (Ex Zaïre).
- Une représentation panafricaine
Après la reconnaissance nationale, Franco se devait de briller à l'échelle continentale. Pour cela, il a participé en 1977 au festival des cultures et arts noirs et africains FESTAC 77, qui s'est tenu cette année-là à Lagos, au Nigeria, avec des représentants de 60 pays d'Afrique et du reste du monde.
- Des titres à fort succès
Pour réussir son ascension, Franco a dû travailler âprement au succès de ses productions. Il a su explorer avec sa verve et sa plume, des sujets de société, le plus souvent avec une touche d'humour. Dans « Mario », un de ses tubes indémodables, sorti en 1985, il raconte l'histoire d'un gigolo qui abuse des largesses de sa vieille amante. Le titre a résonné sur tout le continent africain et a même été repris par le groupe sénégalais Africando en 2006.
- Une mainmise sur 2 grandes capitales
Fin stratège, Franco a su asseoir son rayonnement avec le TP OK Jazz, sur Brazzaville et Kinshasa, les 2 grands foyers des musiques congolaises. Son influence sur les 2 villes qui comptaient pourtant de nombreuses autres formations brillantes, lui a permis d'écrire sa légende.
- Un hommage flambant
Qui oubliera le grand hommage rendu par la nation congolaise à Franco ? À Kinshasa, l’avenue Bokassa a été rebaptisée en octobre 2019, du nom de Luambo Makiadi ; une statue a également été érigée en son honneur à la place des artistes.
- Une source d'inspiration pour les artistes du monde
Les oeuvres de Mario n'ont pas seulement séduit l'Afrique, mais le monde ! En 2020, la méga-star américaine Beyoncé a littéralement défrayé la chronique, en postant sur son compte Instagram, un contenu dans lequel elle a utilisé une chanson de Franco.
- Un engagement subtil
Mario a su informer et éduquer ses contemporains, tout en distillant avec finesse dans ses textes, de l'humour et souvent du sarcasme face aux situations les plus choquantes. Il laisse les souvenirs d'un parolier inspiré, à l'engagement subtil.
- Une productivité légendaire
Créateur prolifique, la collection d'oeuvres de Franco est estimée à plus de 1 000 compositions auto-écrites, sur un total de plus de 3 000 chansons réalisées par le OK Jazz, sur plus de 150 albums.
Bien qu’il soit décédé il y a plus de 3 décennies, Franco est toujours vu comme l’un des plus grands artistes ayant fait la promotion de la musique et de la rumba congolaise dans les quatre coins du monde. Sa musique et sa mémoire vivent encore...
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