Conakry s'enflamme pour la danse avec Hip Hop Faré
Le festival Hip Hop Faré s'est tenu le 2 février 2019 au centre franco-guinéen de Conakry pour sa 4e édition. Avec l'accueil d'Urbanation Bboy en décembre 2018, la Guinée peut et doit désormais affirmer sa volonté de compter parmi les pays qui savent défendre les danses urbaines et ses artistes sur la scène internationale.
Le festival Hip Hop Faré tient ses promesses chaque année. En décembre dernier, l’association avait déjà fait de Conakry la capitale africaine de la danse urbaine en accueillant la compétition internationale Urbanation Bboy pour la 1ère fois en Guinée.
Le 2 février, Hip Hop Faré avait donné rendez-vous aux crew inscrites à cette 4e édition au centre culturel franco-guinéen, partenaire de l’événement qui permet à toute une génération de s’exprimer sur scène et de faire valoir son talent, son audace, à travers de belle battles. Le festival est devenu un carrefour incontournable pour se professionnaliser et gagner en notoriété.
Outre les battles fortement ovationnées par le public, la manifestation s’articule aussi autour d’autres formes de rencontre : atelier graph, freestyle, des projections, des conférences, des formations à destination des artistes et des promoteurs culturels.
Bref, Hip Hop Faré offre là un rendez-vous des plus ambitieux qui mobilise beaucoup d‘énergie bénévole et aspire à une plus forte reconnaissance de la part des institutions pour franchir un nouveau cap, pour soutenir encore plus création et diffusion.
À l’affiche de ce 2 février, Black Never Die, Pokémon, Instinct Killers, Keyla K, Le Gros Killah Mic, Mister Che de BJ for life ont performé devant un jury composé d’ex-danseurs dont Crado, Roupathé et Sara Capandas.
Derrière toute cette organisation et celle de Urbanation Bboy en décembre dernier, il y a un jeune promoteur culturel qui ne cache pas son ambition et celle des bénévoles qui l’entourent. Celui que ses amis appellent Pep’s invite davantage de danseurs guinéens à s’emparer de l’initiative. « Participer aux battles, c’est la meilleure façon d’améliorer son niveau, de faire adhérer le public à un style, à une énergie, de s’efforcer de surprendre et de casser la baraque. Le festival existe, pour dire que la danse, c’est notre univers, nous sommes capables d’y ajouter un max d’étoiles ».
Parmi ces étoiles montantes, African Queen s’est distingué en remportant le prix du meilleur groupe de danse féminin. Composé de 4 danseuses, l’équipe s’adonne à cette discipline depuis seulement 3 ans. Sylla Aminata témoigne de l’importance de cette visibilité offerte par Hip Hop Faré à cette jeune crew.
« C’est la première fois que nous participons à un événement d’une telle envergure. Cela nous a demandé beaucoup de travail et de concentration, ça en valait la peine. Ce prix, c’est comme une promesse que nous nous faisons à nous-mêmes, à nos familles, à notre public. Nous irons loin et j’espère que d’autres filles vont nous rejoindre pour montrer à ceux qui pensent et disent que la danse c’est du n’importe quoi, qu’ils ont tort. »
En Guinée comme ailleurs, la danse véhicule dans certains esprits des clichés contre lesquels il faut lutter dur. « Ce n’est pas du vagabondage, ni de la vulgarité. La danse inspire les jeunes filles que nous sommes sur plusieurs plans. Beaucoup ont avancé avec ce métier. » souligne la danseuse, étudiante en communication.
Nous avions rencontré les danseurs de Black Never Die à Tanger à l’occasion d’un projet de résidence en octobre 2015. Eux aussi sont tous diplômés de belles universités et avaient la possibilité d‘opter pour d’autres carrières, pourtant c’est ensemble et sur scène qu’ils voient leur présent comme leur avenir.
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