Lindigo : « Le maloya est plus qu’une musique, c’est la vie »
Lindigo, groupe emmené par Olivier Raste, nous partage les recettes de leur succès et leur amour pour le maloya, le genre musical majeur de l’île de la Réunion. Ils sont à l’affiche de Bassline Festival, le 25 mai à Johannesburg (Afrique du Sud). Entretien.
Vous êtes l’un des ambassadeurs de maloya dans le monde, que ce que cette musique représente pour vous ?
Le maloya, c’est plus qu’une musique : c’est la vie, l’oxygène, le bien-être, le mal-être… Tout ça à la fois.
Vous êtes populaire dans votre pays. Votre musique est appréciée par les personnes de tous âges, jeunes ou vieux. Quel est le secret de votre succès ?
(Rires !). Le secret de notre succès ? C’est que sommes resté nous-mêmes, ancrés dans la tradition, nous échangeons avec la jeunesse dans les écoles, bref : nous sommes restés humain.
Vous vous êtes émancipé du « maloya traditionnel », en empruntant d’autres styles musicaux. Cette fusion, est-ce une manière pour vous d’internationaliser le genre musical, considéré comme patrimoine culturel de la Réunion ?
Il n’y a aucune stratégie dans ces mélanges, c’est très naturel en fait. Chaque pays où nous nous rendons, la musique qu’on rencontre dans le monde nous inspire : la rumba à Cuba, l’afrobeat de Fela Kuti, l’électro… Nous mettons à la fois un pied dans le passé, le présent, et dans le futur.
Votre album Komsa Gayar, sorti il y a plus d’un an, a été enregistré à Cuba. Pourquoi avoir fait le choix de ce pays ? Que ce que vous a apporté cette expérience au pays de Fidel Castro ?
Avant d’être percussionniste, j’adorais déjà la conga, sans connaître l’origine de l’instrument. Alors on s’est dit : pourquoi ne pas aller faire un tour à Cuba pour découvrir l’instrument, son histoire et sa pratique, pour pouvoir l’incorporer dans notre musique ? Et aujourd’hui, la conga a un sens dans notre maloya, qu’on a métissé avec la rumba, et le guaguanco (sous-genre de la rumba cubaine).
Vous avez tourné dans le monde entier et donné plus de 500 concerts. Vous êtes à l’affiche de Bassline Festival, un des plus grands festivals de musique en Afrique. Est-ce la première fois que vous allez vous produire en Afrique du Sud ? À quoi le public et vos fans doivent s'attendre ?
On est déjà venu en Afrique du Sud avec nos amis danseurs de la compagnie Via Katlehong, il y a une dizaine d’années. Ensemble nous avons conçu le spectacle "Umqombothi Kabar" grâce au Bassline Festival qui nous avait ouvert ses portes pour une résidence. Nous sommes donc très heureux de revenir dix ans plus tard en Afrique pour chanter l’Afrique.
Bassline Festival aura lieu le 25 mai, cette date est proclamée « journée mondiale de l’Afrique ». Quel message allez-vous faire passer ce jour-là ?
L’Afrique tout simplement, un grand continent, une mère. Ce jour-là, est aussi fort qu’un 20 décembre à La Réunion en hommage au 20 décembre 1848, jour de l’abolition de l’esclavage. Donc ce 25 mai au Bassline sera profond avec beaucoup d’émotions : Africa Day, Maloya Day !
Quels sont vos projets pour 2019 ? À part, les spectacles, avez-vous prévu un album, un single ou une collaboration ?
Nous célébrons nos 20 ans en 2019 ! Nous serons beaucoup en tournée : en Europe, en Afrique, en Angleterre... On a aussi enregistré un album à La Réunion, dans ma cuisine au coin du feu de bois, disque qui sortira en fin d’année. On monte aussi Lindigo Connexion, un projet avec plusieurs amis artistes pour célébrer nos rencontres : Fixi, René Lacaille, Pongo, Yarol Poupaud, Skip’n Die… Vous en saurez plus bientôt. En attendant, on est super heureux d’être là en Afrique du Sud pour chanter la liberté comme Nelson Mandela, Madiba !
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