François Lougah
Bio
Celui que l’on surnomme le « papa national » et qui chantait en « dida » a infusé dans ses spectacles de variété les rythmes « aloukou » et « zagrobi » de l’Ouest de la Côte d’Ivoire.
De son vrai nom Dago Lougah, le crooner ivoirien est né en 1942 à Lakota. Après un CAP du bâtiment et quelques expériences professionnelles, il devient footballeur professionnel à Aubervilliers (France) puis rencontre Philippe Brunet, un promoteur de spectacle qui l’oriente vers le théâtre. Il s’inscrit à l’Ecole d’Arts dramatiques et lyriques dirigée par Mona Sangor (1964-1968), participe à plusieurs productions de l’ORTF comme « Shaka » de Roger Kahan aux côtés de Bachir Touré et « Le Commandant X » de J.-P. Carrère.
De 1965 à 1967, il se tourne vers le cinéma, devient assistant réalisateur puis comédien et produit plusieurs sketches publicitaires (« Aventure en France », « Africains de France », « Un si charmant garçon ») .
Philippe Brunet le présente plus tard à Bruno Coquatrix qui lui fait suivre des cours de piano et de solfège avec Alain Raizaimbla, premier Prix de Rome, puis des cours de music-hall à l’Olympia de 1966 à 1968. Cette même année, il remporte le Grand Prix du Musichall. Sa carrière musicale est lancée : il forme le « Trio Midiloms » avec ses compatriotes Joseph Miézan-Bognini et Michel Parayso puis les « Cocoblicos » avec Yves Beugré et Viera Koré, remporte le deuxième prix de l’émission radiophonique « Le jeu de la chance » de Roger Lanzac et le Grand Prix du Music-Hall. Il fréquente alors des artistes comme Gilbert Bécaud, Mireille Mathieu, James Brown, Fernandel, Eddie Constantine, Claude François et Miriam Makeba.
Pendant trois ans, il est la vedette de l’émission de variétés « Interlude » à l’ORTF puis sort avec Manu Dibango son premier disque « Pécoussa » qui connaît un succès continental et lui ouvre les portes du monde et des grandes manifestations internationales comme le festival d’Alger, le festival de Lomé et le Carnaval de Rio.
Figure incontournable de la variété ivoirienne, il a sorti de nombreux albums chantés en « dida », sa langue maternelle dont « Pécoussa », « Nayowi », « Toigny », « Yoco you mon », « Contraste », « Kouho-Kouho », « Glokali zaza », « Bernadette », « Moustique il est là » et « Kouglizia ».
Célèbre pour ses cheveux gominés et ses mocassins texans, celui que l’on surnommait le « Papa National » est mort dans le plus grand dénument. Il a été inhumé à Akabreboua Dabéko.
Source : Rezo-Ivoire.net