Sénégal : la (re) fermuture des salles de spectacles fâche les professionnels du secteur
Au Sénégal, les salles de spectacles, les discothèques et les bars sont à nouveau obligés de fermer pour une durée de trois mois, sur décision du gouverneur de Dakar. Un arrêté lourd de conséquences pour les musiciens et professionnels du secteur du divertissement.
Cette suspension des autorisations de faire de la musique, des chants et danses dans les débits de boissons et autres lieux accueillants des spectacles, les artistes et professionnels du secteur de la musique l'ont beaucoup commentée, nombre d’entre eux se sentent lésés.
Daniel Gomes, le président de l’association des métiers de la musique au Sénégal (AMS), a été l’un des premiers à décrier cette mesure sur sa page Facebook, tout en pointant le manque de solidarité entre les acteurs de la musique :
Bien. Nous sommes fixés. Nous ne sommes pas des travailleurs, encore moins des chefs de famille. On nous regardera mourir des effets collatéraux du coronavirus. Nous passons du stade de victimes à celui de pestiférés. Encore 3 mois ? Qu'à cela ne tienne. On nous donnera peut-être encore 3 milliards pour nous consoler à raison de 1059 francs par jour et par acteur culturel. Et nous nous regarderons mourir des effets collatéraux du coronavirus en attendant qu'on prenne conscience que nous existons ! Continuons à nous tirer dessus pendant qu'on nous achève !
Cette décision est prise pour freiner la propagation du coronavirus au Sénégal, qui connaît une hausse inquiétante depuis la levée du couvre-feu, avec notamment un accroissement des cas communautaires.
Il faut dire que depuis le déconfinement, les recommandations de port du masque ne sont pas suivies par le plus grand nombre ; plus inquiétant, le virus semble s’être largement propagé au cours des deux dernières semaines, avec la fête de la Tabaski qui a vu les populations se déplacer massivement pour rejoindre leurs familles dans les régions, malgré les conseils du gouvernement de limiter les mouvements.
Reste maintenant à voir si la décision servira réellement à freiner le virus ; ce qui est clair par contre, c'est que ces mesures qui touchent exclusivement les professionnels du divertissement, constituent un nouveau coup dur pour un secteur déjà très mal en point.
Ces nouvelles mesures achèvent tout espoir de faire un peu de chiffres pour ce qui reste de l’année. On peut dire que la saison 2020 est quasiment perdue pour le secteur de la musique, qui aura été, sans nul doute, l'un des plus impactés par cette crise.
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