L’éducation musicale au Ghana
Par Dr. Joshua Alfred Amuah
Voici un aperçu de l’éducation musicale au Ghana, son histoire, sa structure et son environnement actuel.
Contexte historique
Il n’y a pas d’archives écrites sur les dates exactes où l’on a commencé à formellement enseigner la musique au Ghana. Quelques preuves suggèrent que cela comprenait l’enseignement du chant d’une manière similaire à la pratique existante en Europe et cela autour du 19e siècle. Les premiers professeurs de musique européens enseignaient les chansons qu’ils apportaient avec eux d’Europe aux autochtones. L’objectif immédiat était de former des africains à enseigner de simples hymnes et chansons aux différentes chorales qui commençaient à émerger.
Ce système continua tout au long du 19e siècle jusqu’à la moitié du 20e siècle. La musique à l’école était donc principalement une préparation à la louange d’église. Aucun élément de musique traditionnelle n’était vu comme convenable pour la louange en église ainsi qu’à l’école.
Les grands développements de l’éducation musicale
L’Achimota College fut ouvert en 1927 à l’initiative de Emmanuel Aggrey et grâce aux efforts du Gouverneur Guggisberg. Il introduisit la musique au sein du département d’école secondaire avec une célèbre chorale et un orchestre jouant uniquement des pièces européennes. Le besoin de diversifier le répertoire de la chorale, afin de remplir la politique coloniale de promouvoir la culture africaine, à faciliter l’inclusion d’Ephraim Amu (célèbre musicologue ghanéen) au sein de l’équipe pédagogique de la section de secondaire en 1934 pour enseigner des chansons africaines.
En 1949 des programmes de formation de trois ans pour professeurs ont été introduits en sciences locales, art, éducation physique et en musique à l’Ecole d’Achimota. Ephraim Amu qui enseignait la musique dans le département de secondaire à l’Ecole d’Achimota, directeur et tuteur du programme de musique. En plus de la Théorie de la Musique Occidentale, on enseignait des cours pratiques en flutes et percussions africaines à l’initiative d’Amu. C’était la première tentative d’introduction réussie de musique indigène dans le programme musical de l’école.
En 1951, les programmes de formation des enseignants furent transférés à Kumasi pour faire partie de l’Université des Sciences et de Technologie ; en 1958 ceux-ci furent transféré à Winneba pour devenir la principale branche du nouveau collège, le Specialists Training College (Institution de formation). À Winneba, le programme musical fut diversifié et on nécessitait des diplômés de réussir les examens du British Licentiate de l’Ecole Royale de Musique (LSRM).
A partir de l’ère postcoloniale des années 70, la nation devint de plus en plus intéressée dans l’éducation musicale. En conséquence, l’Académie Nationale de Musique fut créée sur un autre campus à Winneba afin d’étendre l’étendue de la formation à l’éducation musicale. Cette institution devint le département musical de l’University College of Education (Institution de formation) de Winneba en 1992 sous le programme de rationalisation universitaire du gouvernement.
A partir de 1974, la place de la musique africaine dans les cursus scolaires devint de plus en plus importante ; la même année, la nouvelle structure et le contenu du cursus éducatif étaient publiés pour inclure la musique non pas en tant que matière indépendante mais jointe aux études de danse, théâtre et éducation religieuse pour les écoles secondaires. Au niveau des premières années de lycée, la religion, la musique, l’art et l’éducation physique devinrent des matières optionnelles.
L’éducation musicale au Ghana aujourd’hui
Ces derniers temps, l’éducation musicale de base n’a pas connu de progrès significatifs, désormais en dessous de la danse et du théâtre et jointe à d’autres disciplines comme le modélisme ou arts visuels sous l’appellation commune – arts créatifs. La matière n’apparait qu’en premières classes d’école primaire sans être évoquée dans le secondaire. Il est impossible d’expliquer le programme du cursus. Les professeurs trouvent donc difficile de traduire le contenu du programme en termes pratiques.
La situation est toutefois différente dans les lycées. Dans les années 90, la matière n’enregistrait que 50 candidats au sein de 10 écoles à travers le pays. Actuellement, 2000 candidats répartis au sein de 105 écoles passent l’examen de Musique lors des épreuves aux West African Senior High-School Final Examimations, (le baccalauréat ouest africain). Beaucoup d’autres écoles préparent leur inscription à ce programme musical afin d le rendre disponible dans plus de lycées.
Dans les institutions de formation, la musique est enseignée durant deux semestres ; on équipe les étudiants avec des processus créatifs lors du premier semestre, que l’on peut considérer comme des rudiments, pour exposer les étudiants à la musique, et un semestre de méthodologie pour équiper les bénéficiaires avec des compétences en méthodologie d’enseignement musical la deuxième année. Le contenu du programme se concentre donc sur de brefs rudiments, de la musique africaine et de la méthodologie.
La situation semble meilleure dans les universités. La musique est proéminente dans trois des universités publiques, l’Université du Ghana, Legon, l’Université de Cape Coast et l’Université d’Education de Winneba. Les écoles d’arts dramatiques des trois universités produisent des musiciens de toutes catégories ; enseignants, artistes, technologues, théoriciens et compositeurs.
Au-delà des écoles publiques, les institutions privées contribuent aussi à la production de praticiens de la musique au Ghana. L’Ecole de Musique et d’Etudes Culturelles, fondée par Musama Disco Christo Church est une de ces institutions. Beaucoup d’autres individus font aussi de l’enseignement privé à domicile. Des individus contractent aussi des personnes pour les préparer pour les examens à l’Associated Board of Royal School of Music, organisé par le Conseil d’Examens Ouest Africain.
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