Cheikh Lô et Bideew Bou Bess s’engagent contre l’apatridie
Par Simplice Kpandji
Cheikh Lô et le groupe Bideew Bou Bess parlent et chantent en faveur des apatrides. En effet, ces artistes sénégalaisont décidé de s’engager auprès du HCR pour lutter contre l’apatridie. Cet engagement a été pris récemment à l’occasion de la célébration du premier anniversaire de la déclaration d’Abidjan contre ce fléau. Un panel, réunissant des spécialistes de l’apatridie, des autorités sénégalaises, des membres de la société civile et des artistes, avait été organisé à Dakar par le HCR.
« Je veux m’associer au HCR et apporter ma voix pour la lutte contre l’apatridie », déclare Cheikh Lô, artiste de renommée internationale, désigné en 2015, meilleur artiste World Music Expo (Womex). « En Europe, les animaux ont des documents d’identité et même des passeports pour leur permettre de voyager » ironise Cheikh Lô pour montrer l’importance de la documentation et les raisons de son engagement.
Ce sexagénaire aux dreadlocks abondants a 40 ans de musique derrière lui. Sa musique allie à la fois reggae, funk et des sonorités rythmiques sénégalaises ce qui la rend spéciale. Connu au Sénégal pour son franc-parler, il intervient sur des sujets variés, et dit lutter contre l’injustice sociale. « Il faut une volonté politique pour résoudre la question de l’apatridie ».
Tout comme Cheikh Lô, le Groupe Bideew Bou Bess, qui signifie « nouvelle étoile » en Wolof (langue la plus parlée au Sénégal), souhaite accompagner également le HCR dans ce combat qu’il juge juste. Dans une chanson intitulée « I Belong » réalisée spécialement dans le cadre de cette campagne de lutte contre l’apatridie, les trois frères - Baidi, Mactar et Ibrahima - qui composent le groupe décrivent dans un texte poignant, soutenu par une mélodie rap et R&B, la situation des apatrides et appellent à éradiquer ce fléau.
« Le phénomène est assez grave et il faut que toutes les voix s’unissent pour l’éradiquer », affirme Baidi. Bideew Bou Bess est résolument engagé dans le domaine social au Sénégal et participe régulièrement à des activités de sensibilisations sur les questions d’éducation, de santé à côté des organisations non -gouvernementales ou tout simplement auprès des populations.
"C’est une belle contribution et une bonne opportunité de continuer à mettre l’accent sur l’apatridie que nous offrent ces talentueux artistes" se réjouit Emmanuelle Mitte, spécialiste des questions d’apatridie au bureau régional du HCR à Dakar. « Nous ne les remercierons jamais assez pour cet engagement et espérons qu’avec ce soutien, la voix de ces centaines de milliers d’individus en Afrique de l’Ouest qui vivent dans l’ombre sera entendue ».
Ce panel de haut niveau avait été ouvert par le Ministre de l’intégration Africaine du NEPAD (New Partnership for Africa's Development) et de la Promotion de la Bonne Gouvernance M. Khadim Diop.
D’autres personnalités importantes de la société civile au Sénégal en occurrence Mme Maimouna Baldé, Directrice du Centre Guindi, Mme Fatoumata Gueye Ndiaye, Présidente de l’Association des Femmes Juristes, Mme Sophie Faye, Responsable du Refuge Pikine et l’ONG Village Pilote ont pris une part active à cette rencontre, ansi que biensûr des membres du HCR. Dix millions de personnes sont apatrides dans le monde, dont un million en Afrique de l’Ouest.
Cet article a été initialement publié sur le site du HCR le 03Mars 2016.
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