RDC : le retour de Bakolo Music International

Mi-documentaire, mi-fiction, le film du reporter-photographe Junior D. Kannah est censé faire comprendre au public, qui sont ces « vieux de la rumba » congolaise. En effet, souligne Jeanne Vu Van, Manager du groupe Bakolo Music International, que ces musiciens ne sont pas à confondre avec, « ces petits vieux que l’on voit qui essaient de jouer un peu de temps en temps dans les bars ». De renchérir alors que « certains d’entre eux sont des stars de l’époque ».

Le film qui paraît comme un véritable coup de promo a d’autant plus son importance et Madame Vu Van estime que  « l’on a un peu perdu de l’estime pour ces vieux-là. Pourtant, ils ont un patrimoine vraiment énorme. Ils maîtrisent une cinquantaine de chansons. C’est vraiment un pan de l’histoire congolaise qui existe à travers ces anciens ».

Assez méconnus des jeunes mélomanes d’aujourd’hui, ils n’en sont pas excusés pour autant, car, Bakolo Music International, comme l’indique leur nom sont sans conteste les « pionniers de la musique » des années 1940-1950. Cet orchestre ne se targue pas à tort d’être le plus ancien groupe de rumba congolaise.

Leur musique est un savant mélange de « rumba », « cha cha cha », « biguine » et « tango » made in Kinshasa (RDC). Les musiciens dont l’âge se trouve dans la fourchette entre 53 et 77 ans sont issus des formations Victoria Kin et Bakolo Miziki International dont la création remonte à 1948, a souligné Jeanne Vu Van.

Ces musiciens dont le doyen est Nzoku Mo Ko Buele, dit Bikunda, accompagnaient déjà Wendo Kolosoy, père de la rumba congolaise, dont on se souvient du fameux « Marie-Louise », ce titre légendaire qui fit danser toute l’Afrique de l’Ouest si irrésistiblement avait, selon certaines rumeurs, une vertu magique, celle de « rendre la vie aux morts ».

Quoique Wendo ait tiré sa révérence en 2008, il était âgé précisément de 83 ans, Bakolo Music International n’a pas lâché le flambeau et tient à démontrer que la flamme continue de briller. A l’instar du maître Wendo, qui, de son vivant était parvenu à faire entendre la rumba congolaise dans le monde entier, ils continuent de jouer. « Marie-Louise » et bien d’autres classiques du genre tel l’irrésistible « Philosophie », de Jean Serge Essous et les Bantous de la Capitale font toujours partie de leur joli répertoire. D’ailleurs, le dernier titre figure dans le nouveau mini album du groupe à côté d’ « Awela Boruma » et de leur tout dernier single « Ngange » .

Article original publié mardi 21 juin 2016 sur Adiac-Congo