RDC : ces 5 chanteuses stars de demain
Le Congo Kinshasa, grand pays d’Afrique centrale, est doté d’un réservoir de talents impressionnants. Jusqu’ici aucune femme n’arrivait vraiment à percer sur la scène musicale depuis la génération d’Abeti Masikini, Mbilia Bel ou encore Tshala Muana et récemment Barbara Kanam.
Mais une autre génération est en train de naître, des jeunes chanteuses qui arrivent à émerger grâce surtout à leur détermination. Elles veulent à tout prix réaliser leurs rêves. Certaines sont déjà connues, d’autres sont sur la première marche de l’escalier et espèrent bientôt rejoindre la cour des grands.
Dans cette liste, il manque un nom, celui de Nsona Mvuemba, la petite fille de Papa Wemba (la star congolaise disparue en avril dernier). Nsona a du talent (elle a déjà participé au Belgium's Got Talent, une sorte de The Voice en Belgique), mais je crois que sa famille doit l'aider à aller loin.
1. Sarah Kalume
C’est la nouvelle reine du Rnb et d’Afrobeat de la RDC, la « Yemi Alade » (chanteuse nigériane) de son pays. Sarah Kalume est une jeune artiste avec beaucoup de talents. Née dans l’ex Katanga, province congolaise riche en minerais, Sarah a d’abord été chantre dans une église avant de participer en 2006 à un concours musical organisé à Kinshasa.
En 2011, une émission de téléréalité musicale lui donne sa chance. C’est la fameuse Vodacom Super Star dont elle sort finaliste. À l’issue de cette compétition, elle touche 100.000 USD (cagnotte réservée au gagnant) et enregistre son premier single « Light Switch » en 2012 avec le chanteur américain Akon (le parrain du concours musical).
En 2013, elle donne pour la première fois, un concert à Brazzaville dans le cadre des festivités du Festival Panafricain de Musique (Fespam). « C’était génial. Le public s’est tout de suite lâché sur mes morceaux, c’est une expérience à recommencer » avait déclaré la chanteuse après son show brazzavillois.
En 2014, lors d’une interview la jeune musicienne dévoile son intention de chanter avec Rihanna, Beyoncé, Jay Z et même Puff Daddy. Mais le joli rêve américain se fait toujours attendre. En 2016, Sarah sort un autre single « O'osakana nanga » en prélude de son prochain album.
2. Alicious Theluji
C’est l’une des figures montantes de la rumba congolaise. Alicious Theluji n’est peut-être pas connue dans son pays, mais elle est l’ambassadrice de la musique congolaise à l’étranger.
Originaire de Goma dans le Nord-Kivu (une province à l'est de la RDC), Alicious vécut d’abord à Kinshasa avec sa famille puis s’installe à Nairobi au Kenya. Dans la capitale kényane, elle prend des cours de chant et enregistre quelques morceaux avec des amis.
Cette expérience au Kenya a beaucoup contribué dans sa carrière musicale. « Quand nous nous sommes installés à Nairobi quelques années plus tard, j’ai senti jaillir en moi l’envie d’écrire des chansons, de chanter», se souvient Alicious.
Repérée par Ray K. Kamanzi, un producteur à succès au Kenya, Alicious entre au studio et sort en 2012 son premier titre « Mpita Njia », un duo avec la chanteuse ougandaise Juliana Kanyomozi. La même elle lance un autre single « Niko Poa ». Les deux tubes enregistrent près d’un million de vues sur la plateforme Youtube. Du coup, Alicious devient la reine de la musique congolaise au Kenya.
Son succès, elle le doit à un mélange de plusieurs styles dont le zouk, la pop, et une touche particulière de la rumba congolaise. « Réussir le mariage de différents genres musicaux est une question de maîtrise et de vocation » explique la chanteuse.
Vivant actuellement en Suède, Alicious annonçait un album depuis 2015. « Mes projets en cette année et à court terme, c'est la mise en œuvre de mes deux chantiers: un album, que je dirai plus world, parce qu'il aura beaucoup plus de connotation internationale » déclarait-elle.
Entre cette date et au moment où nous écrivons cet article, Alicious a sorti plusieurs autres singles entre autres « Loved by you », « Mama » et le dernier « Pete » paru il y a deux mois interprété avec Kidum (originaire du Burundi). Alicious chante en swahili, en français et en anglais.
3. Dety Darba
C’est une perle rare de la scène musicale congolaise. Dety Darba est une chanteuse qu’il faudra suivre de près. À 7 ans, elle participe à Jubilée Africa, un festival au Nord Kivu, une province de la RDC d’où elle est née. Son premier titre « Le Retour des âmes » lui ouvrira les portes d’une carrière musicale professionnelle.
Entre temps, la jeune musicienne joue des concerts et participe à des événements musicaux importants dans la sous-région tels le Festival Amani. Elle s’est également affichée avec d’autres artistes congolais comme le rappeur Lexxus Legal ou encore la chanteuse MJ 30.
En 2013, elle sort son premier album Fière d’être congolaise. En 2014, Dety reçoit le prix de la « Meilleure voix féminine » au Ndule Awards, une cérémonie des récompenses musicales en RD.Congo. La même année la jeune chanteuse donne un spectacle au Peace One Day (journée de la paix du 21 septembre) organisée à Goma dont l’artiste américain Akon fut tête d’affiche.
Dety Darba s’est produite dans plusieurs villes de la RDC (Kinshasa, Béni et Butembo), à Kigali (Rwanda), et à Bujumbura (Burundi).
En 2016, alors qu’elle prépare le lancement de son deuxième album baptisé Adabu, Dety annonce la fin de sa carrière dans la musique urbaine et trouve une voix dans la « World Music ». Son premier opus « World » intitulé Pita est déjà en préparation. Plusieurs chanteurs et non des moindres collaborent sur ce nouveau disque, parmi lesquels Ali Kiba (Tanzanie), Sauti Sol (Kenya), Ice Prince (Nigeria) et bien d’autres.
4. Licelv Mauwa
Licelv veut créer un style musical particulier dans lequel on retrouve plusieurs sonorités de son pays. Ici, le maître mot est la rumba congolaise mélangée à d’autres genres musicaux tels le ndombolo, la salsa, le soul, le funk, le reggae, et l’Afrobeat. « Venir avec un nouveau style dans la musique, c’est vraiment osé mais je dois l’assumer et le surmonter » avait déclaré Licelv au cours d'une interview accordée à Kinshasa.
Licelv n’est pas une chanteuse en herbe, son talent a été dévoilé en 2015 au grand public lors d’un concours musical dénommé Airtel Trace Music Star où elle a représenté la RDC à la grande finale qui a eu lieu à Nairobi (Kenya). Après cette aventure la jeune chanteuse se lance dans une carrière musicale proposant en 2016 son premier titre « Ngoma N’saa ». Paul Ngoie, l'important percussionniste de la RDC a collaboré sur ce single.
Licelv est sur les traces de Lokua Kanza, Richard Bona, Salif Keita, Papa Wemba et Miriam Makeba, ces grands noms de la musique africaine.
Sa plus grande scène fut « Les francofolies de Kinshasa », festival de musique tenu en 2015 dans la capitale congolaise où elle a joué sur le même le podium que Jupiter et son groupe Okwess International, le rappeur Soprano, Fally Ipupa, Lexxus Legal, Youssoupha et La Fouine.
5. Christelle Ntesa (Christy Lova)
C’est la fille de Ntesa Dalienst, l’ex chanteur du groupe Tout Puissant OK Jazz de Franco Luambo Makiadi. En effet, le père de Christy Lova est le compositeur du titre à succès « Bina na nga na respect » sorti en 1981 que sa fille a repris pour lui rendre hommage.
« Je reprends cette chanson pour rendre hommage à mon père parce que je considère qu’il a été oublié » expliquait-elle lors d’une séance d’enregistrement en studio. Il y a deux ans, Christelle participait à une soirée dans laquelle le musicien congolais Manda Chante interprétait l’ensemble des titres de son défunt papa.
Chanteuse pop (pas sûr qu’elle va toujours jouer la rumba comme son père), son rêve de devenir artiste professionnelle prend vie quand elle intègre le label F’Victeam de Fally Ipupa. C’est la première chanteuse produite par cette maison de disque.
En 2015, elle propose le titre « To Bina » en collaboration avec l’ivoirien Serge Beynaud. La chanson a été bien accueillie par le public, un premier test pour celle qu’on reverra certainement sur scène au Congo et ailleurs.
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