Rencontre avec Yusuf Mahmoud, le « boss » du festival Sauti za Busara
Yusuf Mahmoud est un passionné, un activiste, un défenseur de la musique africaine. J’ai rencontré ce panafricaniste et amoureux de l’Afrique, qui croit que seule la musique peut unir les peuples.
Directeur de Busara Promotions, la structure qui gère et organise le festival Sauti za Busara, Yusuf Mahmoud est un homme ouvert et n’hésite pas à vous dire « Djambo » (bonjour en swahili) ou encore « Hello » dès que vous l’aborder.
En 2016, le festival n’a pas lieu par faute de financement. « Il y a eu des élections en Tanzanie, nos bailleurs de fonds nous ont demandé d’attendre, à cause des incertitudes qu’on observe pendant cette période, donc nous n’avons pas pu obtenir des fonds nécessaires pour la tenue du festival », me confie Yusuf.
« Et puis, il y avait la présence de policiers et de l’armée partout, ce n’était pas le meilleur moment pour le festival », ajoute-t-il.
Sauti za Busara attire près de 20.000 festivaliers, venus d’Afrique, d’Europe et du reste du monde. Les hôtels sont remplis, les restaurants sont bondés, les chauffeurs-taxi et les guides touristiques sont aux anges, ce festival est une opportunité pour les entreprises locales de gagner de l’argent.
Aussi, je reste stupéfait quand il me donne un chiffre sur la contribution directe du festival à l’économie de Zanzibar. « Depuis 2004, Sauti za Busara a contribué à plus de 70 millions de dollars US aux revenus de la région ». À ce chiffre, s’ajoute également les emplois créés : agents de sécurité, ingénieurs du son, personnel pour la logistique, etc.
Cette année, les sponsors n’ont pas hésité à puiser dans leurs proches pour soutenir l’évènement, parmi eux l’Ambassade de Suisse qui a versé plus de 260 millions de shillings (116 300$) pour les trois prochaines années.
Pour Yusuf, l’Ambassade a raison de financer le festival, parce que « Sauti za Busara contribue au développement de Zanzibar, crée des emplois et permet aux peuples et aux différentes cultures de coexister ».
À propos de la coexistence des peuples, le thème de cette année, « Africa United », l’explique si bien. « Si vous suivez ce qui se passe dans le monde : Donald Trump, Brexit, l’immigration, vous remarquez que les peuples sont divisés par la politique, la religion, l’économie et autres.
Nous croyons que la musique est le seul moyen pour unir les gens, promouvoir la paix et la diversité », précise M.Mahmoud. Cet appel à l’unité a été relayé par 400 artistes et près de 40 groupes qui ont participé à l’édition 2017 de Sauti za Busara.
Yusuf Mahmoud garde le sourire, confiant que son festival va continuer de soutenir la scène musicale africaine.
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