Statut de l’artiste au Sénégal : débat et nouvelles propositions
Dakar, le musée Théodore Monod de l’IFAN a accueilli une réunion pour réfléchir sur le statut de l’artiste. La rencontre du mercredi 5 juillet 2017 intervient 4 ans après l’installation mercredi 29 mai 2013 du comité de pilotage pour le statut de l’artiste.
Au moins 3 contributions ont été faites. D’abord, doter les artistes d’un statut au même titre que les travailleurs des autres secteurs leur permettra de bénéficier de la protection offerte par le code du travail. Faciliter le financement de la formation des artistes sera un autre avantage du futur statut sénégalais de l’artiste.
Lors de cette rencontre, Souleymane Ngom chargé de la formation au ministère de la Culture a souhaité la fusion de tous les fonds de promotion de la culture afin de créer une banque culturelle.
Le statut de l’artiste évitera les critiques faites aux gouvernements lorsqu’un artiste meurt dans ou à cause du dénuement. En général, les interventions sont conjoncturelles, s’attaquant aux conséquences en payant des soins médicaux ou une évacuation sanitaire à l’artiste malade ou âgé et dépourvu de couverture sociale. Le statut de l’artiste sera une réponse structurelle sur le long terme qui devrait supprimer les causes de la précarité des artistes.
Ensuite, donner un statut aux artistes va modifier le regard de la société sur eux. Actuellement, les artistes sont perçus comme des personnes ayant des revenus financiers irréguliers. Ce qui encourage des parents à s’opposer aux carrières artistiques et dans des cas extrêmes certains propriétaires immobiliers à refuser d'avoir d’artistes comme locataires.
Enfin, une fois le statut de l’artiste finalisé et promulgué, le Sénégal rejoindra des pays tels le Canada et le Maroc. Dans le royaume chérifien, le statut de l’artiste promulgué en 9 juin 2003 fixe un cadre sécurisant les métiers artistiques en disposant : que l’artiste est un travailleur comme tous les autres et ne doit pas être employé sans contrat de travail écrit sur lequel figure la rémunération. La loi marocaine définit aussi le métier d’entrepreneur artistique comme toute personne physique ou morale qui conclut avec un artiste un contrat de travail.
Les pourcentages pouvant être prélevés par les agences artistiques sur les cachets sont aussi fixés par la loi :
- 2% du cachet de l'artiste pour une période d'engagement ne dépassant pas 15 jours
- 5% du cachet de l'artiste pour une période d'engagement variant entre 15 et 30 jours
- 10% du cachet de l'artiste pour une période d'engagement dépassant un mois
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