ADG7 : de la pop-folk pour raffermir les liens sénégalo-coréens...

Prestance, présence, coordination et maîtrise - quand un groupe de musique combine tous ces éléments dans un seul spectacle live, c'est l'extase...

ADG7 peut légitimement se targuer de l'avoir réussi à Dakar, après son show électrique qui a plongé les convives de la réception donnée par l'ambassade coréenne ce jeudi, dans l'ivresse d'une fête pop-folk aux parfums exotiques.

C'est vers 19 heures (GMT) que les invités du spectacle baptisé « échos de la Corée » sont arrivés au compte-gouttes, dans le hall luxueux du théâtre Doudou Ndiaye Coumba Rose.

Membres du corps diplomatique, hauts fonctionnaires de l'État sénégalais, religieux, journalistes et amoureux du 4e art tout simplement, ils ont très vite été convoqués autour de la scène du théâtre à 19H15, par les cymbales retentissantes de la percussionniste Sunwoo Barabarabarabam, véritable métronome de l'ADG7, avec son collègue Chun Gung Dal.

C'est sans doute parce que le groove de la formation repose sur un duo de batterie (traditionnelle et moderne), qu'il est à la fois si puissant et si unique...

Le premier morceau interprété par le band, installe une ambiance pop dans la salle, avec le jeu des lumières digne d'un night club. Hong Ok, Myeong Wol et Yoo Wol, les 3 chanteuses sont euphoriques et généreuses sur scène, et leur plaisir de se produire en live pour une toute première fois au pays de la Teranga est clairement perceptible dans leurs regards.

Quand on vient de si loin, du pays du matin calme, réussir à communiquer avec le public sénégalais est une vraie gageure - mais le trio coréen l'a fait de façon admirable, en usant souvent de l'anglais, du français et même du coréen...

Et oui, bien plus qu'un simple moment de musique live, la performance de l'ADG7 s'est muée en un carrefour du donner et du recevoir, où de petits vocables coréens ont été enseignés à la foule, par Lee Man Wol, la joueuse de saenghwang, un instrument traditionnel coréen à anche libre.

Plusieurs séquences du show resteront gravés dans la mémoire de l'assistante ; notamment le quart-temps d'intermède musical entre les deux passages des chanteuses, sublimé par les notes longues et souvent mélancoliques du ajaeng et du gayaguem, deux grandes cithares traditionnelles, jouées respectivement par Grace Park et Woen Meon Dong Maru. 

Et que dire des envolées chromatiques de Kim Yak Dae avec son daeguem (flûte tradionnelle) ? Le musicien aura étalé toute sa palette technique et fait montre d'une remarquable dextérité lors de son passage solo, juste avant la pièce finale du spectacle.

C'est à la fin du grand show, vers 20H30, qu'ADG7 a sort le meilleur ! La formation arpente les travées du théâtre, pour saluer de mains fermes, au son du tambour et des cymbales, le chaleureux public qui s'est déplacé pour la fête.

Nation pauvre il y a seulement quelques décennies en arrière, la Corée du Sud est aujourd'hui, grâce à la vaillance et à l'infaillible patriotisme de ses habitants, une véritable puissance politico-économique mondiale. Sa montée en force est aussi perceptible sur la scène musicale, avec sa pop (K-Pop), devenue un phénomène planétaire.

Ce séduisant modèle de succès, le pays du matin calme l'aura bien présenté en musique au public sénégalais, à travers le spectacles aux milles couleurs de l'hypnotisante formation ADG7, qui restera dans les mémoires...