RDC : Des victimes de guerre enregistrent un album
Le double album Mon corps n'est pas une arme et Kesho ni siku mupya , (qui veut dire demain est un jour nouveau en Swahili, langue parlée dans plusieurs pays de l'Afrique de l'est, y compris l'est de la DRC) paru en janvier dernier a été produit par l’Ong canadienne Make Music Matter. Le disque donne un espace d’expression aux victimes de la guerre en leur permettant de se libérer des traumatismes causés par la violence.
- L'album donne un espace d’expression aux victimes de la guerre qui veulent se libérer des traumatismes causés par la violence. Source photo: page Facebook de l'ONG Make Music Matter.
Les 12 chansons du double album ont été enregistrées dans les studios de la Fondation Panzi, l’organisation congolaise qui gère l’hôpital Panzi de Bukavu (Sud-Kivu) où sont soignées de nombreuses femmes victimes de violences sexuelles.
Les morceaux sont composés et interprétés par les survivants de la guerre. Les textes évoquent notamment la famine, la violence, le viol et la maladie
« En moi se cache un petit président qui veut changer toutes les inégalités. En moi se cache un petit juriste pour défendre tous ses opprimés », peux-t-on écouter sur le morceau, « Mon corps n’est pas une arme ».
L’album a été produit par Make Music Matter en collaboration avec la Fondation Panzi dans le cadre du programme « Healing in Harmony ». Ce programme propose à travers la musique, une thérapie aux femmes vulnérables et aux enfants afin de les guérir des traumatismes causés par les violences.
« Si vous vivez dans des zones de conflit actives, l'une des dernières choses que vous pouvez enlever à quelqu'un est la capacité de chanter, c'est pourquoi cela fonctionne si bien », affirme Darcy Ataman, fondateur et président de Make Music Matter.
Darcy a également supervisé l’enregistrement de ces albums, mastérisés par les étudiants de Metalworks Institute à Mississauga, Canada.
Cette initiative veut attirer l’attention de la communauté internationale sur la guerre dans la partie est du Congo-Kinshasa.
« Jusqu'à présent, le monde occidental ne semblait pas concerné, observe-t-il. En entendant ces chansons, les gens peuvent commencer à comprendre et à faire preuve d'empathie », explique Darcy Ataman.
Music Make Matter a aussi supervisé deux autres programmes au Rwanda. Il s’agit de « Let Us Dance » et « A Helping Heart ».
Les artistes qui participent au programme « Healing in Harmony » ont déjà effectué une tournée dans la petite communauté de Katana dans le Sud-Kivu.
Pour l’heure aucune autre tournée n’est prévue dans la région.
Retrouvez l'album Mon corps n'est pas une arme en écoute libre
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