RDC : Nono Atalaku, ancien du groupe musical Zaiko, tire sa révérence
Une dépêche de l’Agence congolaise de presse (ACP) a annoncé la disparition de l’artiste-animateur congolais Nono Atalaku, ancien membre du groupe musical Zaiko Langa Langa de la RDC, ce mercredi 10 janvier à Paris. Il fut le pionnier de l’animation, dans l’histoire de la rumba congolaise.
« L’ASBL Artistes en danger en collaboration avec la maison JPN production lance le projet d’une chanson d’hommage à Nono qui ne sera interprétée que par des animateurs. Nous demandons donc aux animateurs résidant en RDC qui sont intéressés d’entrer en contact avec Tsaka Kongo. Ceux qui sont en Europe peuvent contacter Djuna Mumbafu (...) », a déclaré Tsaka Kongo, coordinateur de l’ASBL Artistes en Danger.
Selon un proche de sa famille, Nono a connu un sérieux problème de santé l’année dernière. L’artiste souffrait d' hypertension artérielle mais s'était rétabli et avait même repris la scène à Paris où il avait élu domicile depuis 2002. Après avoir été victime d’un AVC très récemment, son état de santé s’est vite détérioré, ce qui l’a conduit jusqu’à la mort.
De son vrai nom Honoré Monzuluku Mombele, Nono Atalaku est considéré comme le pionnier de l’animation, l’inspirateur dans la rythmique « Seben ». Il a apporté un plus dans la musique congolaise à travers l’animation, notamment par le phénomène « Atalaku » qui a traversé les frontières et a inspiré d’autres pays africains. « Atalaku » est un mot d’origine Kongo, qui signifie: «Regarde ici».
C’est en 1982 qu’il atterrit dans l’orchestre Zaiko Langa Langa, en provenance du groupe folklorique « Bana Odéon » de la commune de Kintambo, dans la capitale congolaise Kinshasa.
Avec son collègue Bébé Atalaku, il exécute un cri d’animation qui emballe tout le monde lors d’un spectacle à l’esplanade de l’Office Zaïrois de la Radio télévision (OZRT), devenue la Radio Télévision Nationale Congolaise (RTNC).
Avec un Maracas, son instrument de prédilection, Nono a marqué de son empreinte la rumba congolaise et est devenu pratiquement incontournable par son style d’animation chantée. C'est grâce à lui que le phénomène « Atalaku » est né et est devenu une marque déposée, une fierté congolaise dans le continent.
Aujourd’hui, la musique congolaise de deux rives ne se conçoit plus sans un « Atalaku » ou animateur. Les variantes vont jusqu’en Côte d’Ivoire, au Mali, au Congo Brazzaville, en Angola voire partout en Afrique. Le sobriquet est attribué aux animateurs de tous les orchestres congolais qui assurent l’ambiance dans la partie dansante de la rumba après le chant en chorale ou en solo.
Nono Monzuluku a évolué dans l’orchestre Zaïko Langa Langa pendant 26 ans avant de quitter au cours d’une tournée européenne avec Nyoka Longo, en 2002.
Son dévouement et son attachement à la musique resteront à jamais gravés dans la mémoire des mélomanes congolais.
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