5 questions à Ina Thiam, directrice de Urban Women Week
Urban Women Week 2018, tenue du 2 au 10 mars à Dakar et dans sa banlieue fut la 6e édition de ce rendez-vous consacré aux femmes actives dans les cultures urbaines. Un bilan et les perspectives de ce festival sont dressés par sa directrice, Ina Thiam.
Quel est le bilan de cette 6e Urban Woman Week ?
L’une des spécificités de cette 6e édition a été la présence de nombreux artistes étrangers. Leur venue a permis de multiplier les échanges avec les acteurs culturels locaux.
Nous avons reçu plus d’une dizaine d’artistes venant d’autres pays. Au moins quatre venants d’Angleterre, MC Tagz ; Floetic Lara ; Lex Amour ; Lola Dart. L’Allemagne était là grâce à Meli. Quant à MCM, elle représentait le Québec. Le public a pu aussi écouter la Belge Alt Dol. L’Afrique était également sur la scène du 6e UWW : Amy Yéréwolo, venue du Mali ainsi que des artistes mauritaniens et burkinabè ont donné un cachet panafricain à notre festival.
Depuis 4 ans, l’association Africulturban a un partenariat avec des artistes anglaises. Auparavant, ces femmes britanniques évoluant dans le hip-hop venaient au Sénégal pour le Festa 2H, cette 6e édition de l’UWW fut la première à accueillir ces chanteuses et poètes venues du Royaume-Uni.
Qu’est ce qui a changé depuis la première édition ?
L’un des principaux changements est la texture et la pertinence des ateliers organisés pendant l’UWW.
Je tiens à préciser qu’initialement, l’objectif principal de l’UWW n’était pas forcément les concerts. Notre but était la tenue d’ateliers, de conférences et de projections de films.
Ces activités permettant le renforcement de capacités pour toutes les actrices culturelles qui sont dans le hip-hop et les cultures urbaines.
Autre changement : le nombre de concerts 100% hip-hop féminin. Cette année, nous en avons eu 2 exclusivement féminins et 2 autres avec la participation d’artistes hip-hop masculins.
Pour que vous compreniez le changement, notez que depuis 5 ans au Sénégal, il n’y avait eu qu’un seul concert de hip-hop exclusivement féminin.
Combien de projets ont été lancés ou améliorés depuis ?
Un nombre important mais difficile à estimer sans consulter les archives. Mais depuis la première édition, au moins 100 femmes ont participé aux ateliers, conférences, projections de films et prestations scéniques.
Quelques résultants : « Four Event » un projet de Maman Faye la présidente de We Management a vu le jour grâce à l'UWW.
Toutes les femmes de « Genji Hip-Hop » se sont rencontrées lors de l’UWW. Le projet ayant abouti à la création de la marque « Au féminin » est aussi né lors de l’UWW.
Il y a également des artistes que nous avons formés, c’est le cas de la danseuse Aida Camara. Son événement « Fé Festival » existait déjà, mais les 3 ans de présence d’Aida lors des ateliers de l’UWW lui ont permis de nouer des contacts. L'utilisation de ce réseautage a donné une dimension plus importante à ce festival de danse féminine qu’Aida organise.
7e UWW : quelles seront les innovations ?
Nous voulons qu’il y ait plus d’ateliers d’échanges sur des thèmes tels que : la communication, la prise de parole en public et l’estime de soi.
Quelle a été la plus grande difficulté rencontrée depuis le début de l’UWW ?
Dans le hip-hop sénégalais, on néglige les panels ! Il a fallu expliquer, communiquer, convaincre. Les personnes qui y ont finalement participé ont réalisé qu’elles ont beaucoup appris lors de ces rencontres.
Découvrir les expériences d’autres femmes permet d’avoir une ouverture importante, ce dont nous les femmes dans les cultures urbaines avons besoin.
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