L’industrie musicale africaine évoquée au forum Midem
Du 4 au 12 avril l’équipe du Midem (Marché international du disque et de l'édition musicale) a organisé une tournée dans quatre pays africains (Afrique du Sud, Nigeria, Côte d’Ivoire et Congo-Brazzaville) pour y rencontrer les professionnels de la musique. Cette tournée s’inscrit dans le cadre de la 5e édition du Midem qui se tiendra à Cannes (France) du 5 au 8 juin où l'industrie musicale africaine sera à l'honneur.
Le Midem African Forum qui s’est tenu à Johannesburg, Lagos, Abidjan, et à Brazzaville a permis de faire un état de lieux sur l’industrie musicale africaine. Il a également servi de cadre pour des rencontres entre les professionnels locaux et les acteurs internationaux.
Pour Alexandre Deniot, directeur du Midem, les musiques africaines qui sont « les plus influentes du monde » ne représentent que 2% du marché mondial.
« Il y a eu des éruptions avec de grands artistes qui ont émergé à l'international mais globalement, on sent qu'il pourrait y en avoir beaucoup, beaucoup plus », a-t-il souligné.
D’où la nécessité de structurer l’écosystème musical africain, de mieux l’organiser pour générer des revenus pour ses acteurs.
Pendant le forum à Abidjan, quelques chiffres ont été présentés. Les revenus du streaming audio représentent aujourd’hui 50 millions de dollars en Afrique et Moyen-Orient et pourront passer à 90 millions de dollars d’ici à trois ans.
Selon Alexandre Deniot, il y a trois facteurs qui peuvent contribuer à l’essor de l’industrie musicale africaine: un fort appétit pour la musique qu’on retrouve chez les jeunes, une connectivité internet associée aux smartphones et l'explosion du digital (qui permet des enregistrements et la diffusion de la musique à bas coûts).
Avec ce potentiel, Adé Bantu, artiste nigérian, qui a été l’un des intervenants au Midem African Forum à Lagos, pense que c’est une opportunité pour le secteur musical africain.
Valentine Gaudin-Muteba, Vice-présidente du groupe TRACE, et une des panélistes du forum Midem à Johannesburg salue la présence du Midem en Afrique: « une bonne chose pour l'industrie musicale », a-t-elle déclaré.
Elle a également expliqué que TRACE de son côté, essaye de combler le fossé qui existe entre les différentes régions d’Afrique. Parlant de la mobilité des artistes du continent, Valentine Gaudin-Muteba a dit que les artistes gagnent plus d'argent en donnant des concerts, qu'en vendant des albums.
À Brazzaville, la dernière étape du Midem African Forum, M.Deniot a plaidé pour la professionnalisation des talents africains. « Il y a un vrai besoin de formation, de se réunir ensemble, de s’associer afin de faciliter une meilleure fluidité des talents », a-t-il fait savoir.
L’industrie musicale africaine sera aussi évoquée pendant la 5e édition du Midem en juin prochain.
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