Josey : « l’éducation est un plus pour une carrière musicale »
De passage dans les locaux de Music In Africa, la chanteuse ivoirienne Josey, a bien voulu se confier à notre équipe de rédaction sur quelques points.
Bonjour Josey, bienvenue à Music In Africa ! Alors peux-tu me dire comment tu as vécu ta nomination en tant que coach de The Voice Afrique ?
Bonjour Patricia. J’ai accueilli cette nouvelle avec beaucoup de joie. J’étais très heureuse et enthousiaste à l’idée de rejoindre l’équipe de The Voice Afrique. J’avais hâte de rencontrer toute l'équipe de cette belle aventure et travailler avec les talents.
Tu remplaces Charlotte Dipanda, dans le jury, on aurait dit une jumelle à la place d'une autre, tant on est habitué à vous voir ensemble. Parle-nous un peu de cette amitié et de cette complicité ?
En effet, Charlotte et moi avons une très bonne relation. C’est comme une grande sœur pour moi. Elle est très douce et affectueuse, je confirme que le courant passe très bien entre nous.
Parle-nous un peu de ton actualité ?
Je viens de sortir un single intitulé « Nagniouma », il y a deux mois de cela. Le morceau a été bien accueilli par le public. Nous avons reçu de très bons retours jusque-là. Le texte et la mélodie plaisent beaucoup aux mélomanes.
De quoi parle cette chanson ?
Le single parle de la séparation de 2 amies d’enfance, en raison du mariage de l'une d'entre elles. Il faut savoir qu’en pays Malinké, les mariages ne sont pas toujours bien vus par les jeunes, car ils sont très souvent forcés. Il s'agit donc du point de vue d’une jeune femme qui se demande comment le mariage de son amie va influencer leurs relations. Elle est certes heureuse, puisque le mariage est une circonstance joyeuse pour toute femme, mais elle est également triste, craignant de perdre son amie, avec qui elle aura désormais peu de choses en commun.
Elles sont nombreuses les femmes qui se reconnaissent dans cette situation, voilà pourquoi le single marche bien à mon avis.
Tes chansons sont le plus souvent axées sur des thématiques qui touchent la femme. Dans « Diplôme » et « Nagniouma », tu parles de mariage, tu évoques la stérilité féminine dans « You Galoh »…
Oui ce sont des causes qui me tiennent à cœur, car en Afrique les droits de la femme ne sont pas encore totalement respectés. C’est un peu sans le vouloir que j’aborde constamment ces sujets, mais c'est vrai qu'ils reviennent beaucoup dans mes chansons, car j’évoque le quotidien de la femme.
Quelle est ton expérience en tant que femme dans l’industrie de la musique dans ton pays ?
J’ai eu la chance de recevoir de nombreux conseils lorsque j’ai décidé de me lancer dans la musique. C’est depuis 2012 que j'y fais carrière, je fais attention à moi et me tiens à carreaux. Lorsque je constate qu’un milieu ou une situation n’est pas à mon avantage, je m’en éloigne !
As-tu eu le soutien de ta famille, de tes proches, lorsque tu as décidé de te lancer dans la musique ?
Au début ce n’était pas facile de convaincre les miens parce que j’allais encore à l’école. Comme tout parent, ils étaient un peu méfiants, prêtant attention à tout ce qui se dit au sujet du monde de la musique. Ils m’ont donc recommandé de finir mes études en priotié et d’obtenir un diplôme. Conseil que j’ai suivi. J’ai attendu d’être majeure, j’ai passé un concours professionnel, et ensuite j’ai signifié à mon père dont j'ai suivi les conseils, qu'il était temps pour moi de suivre ma vocation. Il m’a encouragé et m’a dit que mes études me serviront dans ma carrière de chanteuse.
J'en profite d'ailleurs pour encourager les jeunes qui me suivent, à bien écouter les conseils de leurs parents, car ils souhaitent toujours le meilleur pour leurs enfants. L’éducation est un plus surtout pour une carrière musicale.
Tu as pu percer dans le milieu de la musique, quel est ton secret ? Quel été ton parcours ? Est-ce que tu as envoyé des maquettes à des labels ?
Je dois dire que c’est d’abord par la grâce de Dieu. Je n’ai fait aucune démarche vers les labels, ce sont eux qui sont venus vers moi. En fait, j’ai toujours cru en mon rêve. J’ai aussi étudié les goûts du public pour essayer de comprendre ce que les gens aiment. J’ai remarqué par exemple que les mélomanes africains aiment que l’on parle des sujets qui touchent à leur quotidien. Mes chansons n'abordent pas des thèmes abstraits, elles se rapportent à ce que de nombreuses personnes vivent chaque jour.
Quand j’écoute ton tube « Diplôme », j’entends de fortes sonorités rumba. Quelles sont tes influences ? As-tu grandi dans un environnement musical ?
C’est tout à fait vrai que « Diplôme » a des sonorités Rumba. Sinon depuis toute petite, je baigne dans un univers musical. Mes parents chantent aussi, même si ce n’est pas professionnel. J’ai également chanté à l’église lorsque j’étais plus jeune.
Aussi, la Côte d’Ivoire de mon enfance était fortement influencée par des musiciens de rumba congolaise tels le groupe Quartier Latin, Wenge Musica, Papa Wemba, etc. Je suis aussi inspirée par d’autres musiques typiques de chez moi comme le Zouglou. C'est vraiment une sauce (rires), un bon mélange d’influences.
On a vu à travers les réseaux sociaux des images de toi dans un paysage montagneux européen. Que se prépare-t-il ?
Cette photo a été prise lors d’une tournée en Suisse. On a profité d’un moment de libre pour tourner le clip vidéo d’une de mes chansons, qui avait bien marché sur internet et pour laquelle les fans avaient demandé avec beaucoup d'insistance, la réalisation d'un visuel.
Je pense que les mélomanes se sont fatigués de réclamer la finalisation de ce projet et je m’en excuse profondément d’ailleurs. Mais comme il n’est jamais trop tard pour bien faire, on a décidé, de finaliser ce projet par un beau clip dans les montagnes suisses.
La chanson est titrée « Jour-J moins zéro ». Elle avait été très bien accueillie par les fans congolais, car elle est écrite en Lingala. J’adore la musicalité de cette langue et je m’étais donnée le défi de chanter au moins une fois dans ma vie en Lingala.
Pour terminer, comment un(e) jeune artiste peut se démarquer dans le milieu de la musique où la compétition est particulièrement rude ?
Il faut être naturel(le), rester soi-même et demeurer courtois(e). Comme je l’ai souligné plus tôt, il faut aussi être à l’écoute constante de ce que le public désire, car c’est lui qui écoute, juge et permet que l’on soit invité à des concerts. Rester proche de ses fans est très important, les réseaux sociaux aident beaucoup pour cela. D’ailleurs je prends beaucoup de plaisir à interagir avec mes fans via mon compte Snapchat par exemple.
Pour finir, Il faut aussi s’inspirer des bons exemples. Aujourd’hui tout est disponible sur internet. Lire les parcours, les biographies des grands artistes pour s’en inspirer. De toutes les façons, quand le produit est bon, ça ne ment pas, tout va marcher comme sur des roulettes.
Ps : C’est une finaliste de l’équipe Josey, Victoire Biaku, qui a gagné cette seconde édition de The Voice.
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