Visa For Music 2024 : Un salon en plein essor, de Rabat à la scène internationale

La 11e édition de Visa For Music, le salon des musiques d’Afrique et du Moyen-Orient, s’est tenue à Rabat du 20 au 23 novembre, offrant une scène exceptionnelle aux artistes et un espace de dialogue unique pour les professionnels de l’industrie culturelle. Cet événement, désormais incontournable, a réuni des talents venus des quatre coins du globe et des experts animés par une vision commune : promouvoir les musiques africaines et du Moyen Orient et renforcer les collaborations internationales. Avec une programmation riche et diversifiée, Visa For Music a une fois de plus démontré son rôle central dans la promotion de la musique et des cultures africaines.

La cérémonie d’ouverture a marqué le début du salon avec une intensité toute particulière. Le ministre de la Culture, dans son discours inaugural, a souligné l’importance des industries culturelles et créatives (ICC), en déclarant : « Les ICC peuvent être le fondement de l'économie de notre pays, une source inépuisable d'emplois et un levier pour notre rayonnement international. » Ces propos ont trouvé un écho dans les paroles de Brahim El Mazned, fondateur et directeur de l’événement, qui a exprimé sa profonde gratitude envers les partenaires et les participants. Il a ainsi rappelé l’impact croissant de Visa For Music : « C’est grâce à votre soutien indéfectible que Visa For Music continue de se développer année après année, affirmant ainsi son rôle central dans l’échiquier culturel mondial. » Au cours de cette cérémonie, le prestigieux Prix Visa For Music 2024 a été attribué à Luc Mayitoukou, directeur de l'agence culturelle Zhu Culture, basée au Sénégal. Cette distinction vient saluer son engagement exemplaire et son impact significatif sur le développement des industries culturelles à travers le continent. Entrepreneur passionné, Luc, aux côtés de son frère Saintrick, incarne l’idéal d’un acteur visionnaire et déterminé, contribuant à façonner l’avenir du secteur culturel africain.

Les showcases organisés dans des lieux emblématiques de Rabat, tels que le Théâtre Mohamed V, le Cinéma Renaissance et la salle Bahnini, ont offert des performances inoubliables. Parmi les moments les plus marquants, la prestation d’Awadi, véritable icône du rap engagé, a résonné avec force auprès du public, mettant en lumière la puissance de son message politique social. Zar Electrik, quant à lui, a envoûté l’audience avec sa fusion audacieuse de rythmes traditionnels et de sonorités modernes, une performance qui a transcendé les genres. Sahad, avec son style unique et sa maîtrise scénique, a transporté les spectateurs dans un univers afrobeat, mêlant poésie et énergie brute. Moneka Arabic Jazz a livré une prestation magistrale où les influences afro et mésopotamiennes ont trouvé une résonance universelle, tandis que la fanfare sud-coréenne a émerveillé par son énergie communicative et son esprit festif, Xiddo, a captivé par sa performance saisissante, qui restera gravée dans les mémoires.

Mais cette 11e édition a également été marquée par d’autres performances exceptionnelles. Toto ST, la star angolaise, a fasciné le public avec ses rythmes  jazzy et africains modernes, portés par une douce musicalité contagieuse et une belle présence scénique. Nomfusi, l’artiste sud-africaine, a, quant à elle, enchanté l’audience avec sa voix puissante et son charisme, ajoutant une touche de soul et de groove à l’événement. Ouled El Bled, formation franco-marocaine, a offert une prestation vibrante où se mêlaient sonorités traditionnelles et influences contemporaines, montrant la richesse des échanges culturels entre le Maroc et la France. Le Helsinki-Cotonou Ensemble a, pour sa part, présenté une fusion musicale innovante entre l’Afrique et l’Europe, alliant jazz, funk et rythmes africains, une expérience à la fois percutante, sonore originale et envoûtante.

Visa For Music n’a pas seulement été une scène de concerts mémorables, mais aussi un lieu d’échanges et de partage de savoir-faire. De nombreux ateliers et masterclasses ont été organisés à la Fondation Hiba, offrant aux participants l’opportunité d’approfondir leurs connaissances et d’interagir avec des experts de l’industrie musicale. Ces sessions ont porté sur des sujets variés, allant de la gestion de carrière à l’innovation dans l’industrie musicale, en passant par les stratégies de diffusion numérique.

Les stands et surtout l'exposition à l’étage du Théâtre Mohamed V ont également constitué une place forte lors de cette édition,  mettant en lumière des instruments traditionnels rares et fascinants. Les visiteurs ont ainsi pu découvrir la diversité et la richesse des instruments utilisés dans les musiques du Sud, offrant un véritable voyage à travers les sonorités et les cultures d’Afrique et du Moyen-Orient.

Au-delà des concerts et des ateliers, Visa For Music a été un espace privilégié pour les échanges professionnels. De nombreux panels ont exploré des thématiques essentielles pour l’avenir des marchés musicaux, les opportunités offertes par la digitalisation et les nouvelles dynamiques de l’industrie musicale mondiale. Ces discussions ont permis aux artistes et aux professionnels de l’industrie d’élargir leurs réseaux et de découvrir de nouvelles opportunités de collaboration.

Le salon a également constitué un moment clé pour plusieurs organisations culturelles, qui ont profité de l’événement pour tenir leurs assemblées générales et renforcer leur ancrage dans le paysage culturel. Arterial Network, réseau panafricain dédié à la promotion des arts et de la culture, a rassemblé ses membres afin de débattre des défis et opportunités auxquels font face les artistes africains. De son côté, le programme Accès Culture, financé par l'Agence française de développement et mis en œuvre en partenariat avec l’Institut français, a permis de mettre en lumière les enjeux cruciaux liés au financement et à la pérennisation des initiatives culturelles, en mobilisant des experts et des décideurs autour de ces thématiques essentielles.

Les réceptions de réseautage, organisées à l’Institut Français, à l’Institut Cervantes et au rooftop de l’hôtel Onomo avec la délégation canadienne, ont contribué à créer une ambiance conviviale et propice aux échanges. Ces moments ont été particulièrement appréciés des participants. Ils ont permis de renforcer les liens professionnels tout en favorisant des discussions plus décontractées et créatives, confirmant l’importance de ces espaces de dialogue.

Visa For Music s’est terminé dans un climat de satisfaction générale, consolidant son statut de rendez-vous incontournable pour les musiques d’Afrique et du Moyen-Orient. En célébrant la diversité et en encourageant la coopération internationale, le salon a une fois de plus démontré que la culture joue un rôle clé dans le développement économique et social. Bien au-delà d'un simple rendez-vous, Visa For Music est une plateforme essentielle pour les industries culturelles et créatives (ICC), contribuant activement à la structuration et à la professionnalisation du secteur. Elle incarne un symbole d’espoir et d’unité, où les frontières s’effacent pour favoriser un dialogue universel à travers la musique.