Achiquine - The lovers
Bio
Achiquine est un groupe du musique du Maroc, dont la création défend un patrimoine unique : la Ayta Jabbaliya.
La Ayta Jabbaliya, également appelée Taktouka en référence à son rythme, est d’abord le fait de femmes rurales des régions montagnardes.
Pour apprendre leur chant, les cheikhs et grands noms de la Aïta Jabaliya avaient l’habitude, par le passé, d’infiltrer les célébrations diverses de jeunes hommes chanteurs déguisés en femmes.
C’est ainsi qu’ils assistaient aux moussems, récoltes saisonnières, fêtes de mariage, baptêmes et autres circoncisions pour apprendre les chansons des femmes qui animaient ces événements.
La Aïta Jabaliya nécessite généralement des instruments à cordes tels que le violon et le loutar (instrument berbère), ainsi que de percussions comme la taârija et le bendir.
De grandes icônes tels que cheikh Ahmed El Guerfti et Mohamed Laaroussi, respectivement originaires de Béni Guerfit et Béni Arouss, ont contribué à l’enrichissement de ce patrimoine musical.
Au vu de la portée sociale et culturelle de la résidence artistique, il était nécessaire de l’associer à ce qui représente la région, ses origines, son histoire, ses rituels.
Le choix du groupe musical s’est tout naturellement porté sur les chants ancestraux qui prônent l’amour et racontent ses fascinantes histoires : « Achiquine » (amoureux).
« Achiquine » est un rituel ancestral qui accompagne les fêtes de mariage chez les tribus de la montagne, les Jbalas. La mariée rejoint le mari à la mosquée du village, avant qu'ils ne soient escortés vers le lieu de la fête.
Chemin faisant, les accompagnateurs élèvent leur voix en un chant spécial, en trois étapes, avec les sons de ghaita et tbel. Ce sont des invocations, des incantations et des prières d’abondance et de prospérité.
Ce groupe a non seulement porté le nom de cette pratique mystique séculaire, mais également permis d’enregistrer pour la première fois le chant « Achiquine » en haute qualité, pour préserver ce trésor inestimable.
La richesse et la complexité des rythmes de la Aïta Jabaliiya, ainsi que la jeunesse des musiciens, ont constitué un véritable défi. L’engagement, le professionnalisme et la passion des musiciens ont permis de dépasser ces contraintes ette situation et d’avancer proactivement.
Un projet d’une telle envergure a démontré l’insuffisance en temps, et en moyens humains et en matériels alloués. Pour autant, cette expérience extrêmement riche en échanges a permis de mettre à jour les prémices de l’album Achiquine qui atteindra son objectif premier de faire valoir la Aita Jabalia etde faire germer de nouveaux projets.