« Rabou Ale »
Au Sénégal, il est habituel d'entendre boy rappeurs yi (ces gosses) pour désigner les rappeurs. Même si tout le monde sait que les précurseurs de ce mouvement ne sont plus pour la plupart des gamins, qu'ils sont presque tous mariés, et que leurs enfants ont au moins une dizaine d'années.
Ce vocable qui dénote d'une manque de considération à leur égard depuis leurs débuts continue de leur coller à la peau... et apparemment ils n'ont pas l'air de vouloir s'en débarrasser. En effet certains d'entres eux, malgré des discours très policés à l'endroit de leur public agissent pourtant comme des gamins. La bagarre de deux rappeurs lors d'un concert à l'université Gaston Berger de Saint Louis illustre ce comportent irresponsable et ridicule. Le débat est très animé et la tension vive depuis quelques jours entre les fans des deux rappeurs, chacun rejetant la responsabilité sur l'autre camp.
Des observateurs de ce mouvement fustigent cette attitude négative et déplorent l'impact que ce comportement débile va avoir sur l'industrie du Hip Hop ( l’utilisation de ce mot dans le contexte sénégalais, surtout dans le domaine qui nous concerne ici, me fait toujours sourire) Je ne vais pas chercher ici à savoir qui est fautif, ou qui ne l'est pas...Qui a poussé qui ? Qui a F*** qui ? L'essentiel pour moi étant ailleurs : ce jeune étudiant cloué sur un lit d’hôpital, parce que heurté par la voiture d'un des rappeurs.
Au delà de son diagnostic vital qui n'est pas engagé (heureusement), c'est lui et, lui seul le dindon de cette farce ridicule... Que risque le Hip Hop Galsen ? Que risquent ces rappeurs là ? pas grandchose, oui presque rien. La seule chose sûre peut être c'est l'aversion qu'aura ce malheureux étudiant pour ce qui, de prés ou de loin ressemblera au Hip Hop ? il préférera à coup sûr la musique Mbalakh, plus joyeuse et surtout, on ne risque pas sa peau en allant à un concert de Mbalakh.
Si j'étais à sa place je monterai après ma sortie de l'hopital un fan club Ouzin Keita... " Diémeu beureung sama beurigo nice et surtout loin, très loin des ces "sauvages" de boy rappeurs Et quand je verrai un rappeur à la télé mon seul commentaire serait : " Aaah! boy rappeurs yi...aka nio con " et tracerai ma route tranquille avec mon beurigo (tonneau), qu'importe qu'il soit vide ou pas ...car comme le dit le dicton wolof : " Bakane diaame leu beugeu "*.
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