AfriCourage 2019 : une première réussie
« Young people, for a peaceful Gambia », c'était un des messages forts inscrits en toutes lettres sur le fond de l’imposante scène installée au centre de l’Independance Stadium de Banjul (Gambie), dans le cadre de la 12e édition du festival Open Mic qui s’est tenue du 27 au 28 décembre 2019. Pour sa deuxième journée ; la plateforme gambienne s’est transformée en plateau international, pour accueillir Baaba Maal, Felwine Sarr et Le Journal Rappé (Sénégal), mais aussi Smockey (Burkina Faso), l'Ensemble Modern (Allemagne), Wimme & Rinne (Finlande) et les artistes gambiens Sambou Suso, Jali Madi, Tatadindin, Killa Ace, Gee et ST, donnant à cette fête locale populaire des allures de big international party, présentant par la même occasion la scène musicale locale au reste du monde.
Co-organisé par Black Lynx Entertainement et le Goethe-Institut du Sénégal, AfriCourage pour sa première a été une belle réussite. Il a attiré plus de 2000 personnes qui ont fait la fête de 21 heures jusqu’au petit matin. Une ferveur populaire incroyable, qui traduit à souhait le pouvoir de la musique.
Ouvert par le virtuose de la Kora Tatadindin Jobarteh, le show AfriCourage qui durera plus de 8 heures, a été diffusé en direct en Europe, sur la page Facebook d’AfriCourage par la Rundfunk Berlin-Brandenburg (rbb) et l'Union Européenne de Radio-Télévision (UER). Ce livestream a mobilisé des milliers de spectateurs avec des pics d’audience de 14000 personnes.
L’un de ces pics a certainement été enregistré lors de la prestation XXL de la tête d’affiche, Baaba Maal ; qui a en profité pour lancer un appel à la jeunesse africaine à se préparer à : « assumer le leadership dans tous les domaines stratégiques, car l’Afrique est l’avenir du monde ».
Le duo Xuman et Keyti a également présenté son journal rappé au public de Bakau (Gambie), en délivrant avec la virtuosité qu’on leur connaît, leurs messages pour la paix, la démocratie et la transparence. Un message choc finement distillé, qui n’est pas passé inaperçu.
Pour Phillip Kupers, directeur du Goethe-Institut de Dakar ; AfriCourage est un excellent moyen d’établir un modèle de coopération locale et internationale dans le domaine des industries créatives. Sur scène, cela s’est traduit par la prestation de l’Ensemble Modern venu d’Allemagne, accompagné d’artistes africains, pour présenter un beau tableau de brassage culturel et musical.
Le duo finlandais Wimme & Rinne, l’intellectuel et chanteur sénégalais Felwine Sarr, ainsi que Smockey qui a offert un spectacle des plus énergiques avec son band, ont parachevé la parenthèse internationale et laissé la place aux stars locales qui ont fait chavirer le public avec des sonorités modernes mais aussi traditionnelles jusqu’au bout de la nuit.
Un spectacle magnifique où un public bon enfant ; en parfaite symbiose avec les artistes, a contribué à rendre encore plus belle la fête.
Les rappeurs Killa Ace, Gee ou le chanteur Jahlimady et d’autres noms bien connus de la nouvelle scène gambienne ont ainsi livré de magnifiques spectacles, en chœur avec le public.
Le Dancehall Sound Clash des DJ locaux a été sans nul doute le moment le plus chaud de la soirée.
Le paroxysme a été atteint avec DJ Lashes, un anglo-jamaïcain de Bristol (Angleterre) venu en Gambie il y a près d'une décennie qui, tombé sous le charme du pays, ne l'a plus jamais quitté. Il a tout simplement livré l’un des spectacles de dancehall les plus grandioses qu’il m’a été donné de voir cette année.
À 5 heures du matin, ni le public, ni les artistes ne souhaitaient mettre fin à la fête, outre la prouesse technologique qui a permis de diffuser le show en live pour d’autres audiences à travers le monde ; c’est peut-être à cela aussi que l’on peut mesurer la réussite d’AfriCourage #1.
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