« Diale » - Senny Camara pleure les victimes de l’immigration

2170 morts - voici le bilan des pertes en vies humaines que l’immigration clandestine a coûté à l’Afrique en 2020 ; des chiffres qui ont défrayé la chronique et qui continuent d’effrayer 2 ans plus tard.

Des milliers de jeunes africains sont prêts à braver l’Atlantique et ses nombreux dangers pour atteindre l’Occident, poursuivant le plus souvent une vie de rêve qui n’est que chimère.

Il y’a également ceux qui s’aventurent dans le Sahara brûlant en espérant atteindre les côtes de la Méditerranée et rejoindre ainsi l’Europe. Pour ceux-là aussi, le voyage n’est jamais une sinécure. Certains d’entre eux sont maintenus captifs dans des pays du Nord du continent. Il y a un an, un trafic de migrants subsahariens a été signalé en Lybie.

Pour ceux qui se sont à jamais perdus dans les profondeurs abyssales de l’Atlantique et tous ceux qui vivent l’enfer dans leurs périlleuses migrations terrestres, la chanteuse sénégalaise Senny Camara dit « Diale » (je suis navrée).

Son message de compassion, la compositrice du EP Boolo (l’unité), l’enrobe dans une musique au ton morose, marqué par son jeu majestueux de kora et sa technique de chant héritée du répertoire traditionnel ouest-africain.

Senny pleure les disparus et les otages, mais pas seulement ; elle interpelle surtout ceux qui se laissent encore séduire par l’illusion de l’eldorado européen, et qui planifient secrètement de tenter l’aventure…

La musicienne sénégalaise leur dit « méfiance », car le voyage est semé d’embûches et il peut s’avérer fatal, au grand dam de l’Afrique qui a besoin de ses enfants.

Son clip riche en enseignements et en émotion, a été filmé par Abass Sow et Bertrand Cardot, avec la participation du peintre Gerard Gabayen et du musicien Sym Sam. Il est à suivre en intégralité sur YouTube.